Amartya Sen, Home in the World. A Memoir, Allen Lane
« Où est la « maison » ? Amartya Sen s’est senti chez lui dans de nombreux endroits : Dhaka, dans l’actuel Bangladesh, où il a grandi, le village de Santiniketan, où il a été élevé par ses grands-parents autant que par ses parents, Calcutta, où il a commencé à étudier l’économie et où il a participé activement aux mouvements étudiants, et le Trinity College de Cambridge, où il est arrivé à l’âge de dix-neuf ans.
Dans ces Mémoires, Sen recrée l’atmosphère de chacun de ces établissements. L’école intellectuellement libératrice de Santiniketan, fondée par Rabindranath Tagore (qui lui a donné son nom Amartya) et les conversations séduisantes du célèbre Coffee House de College Street à Calcutta ont joué un rôle central dans sa formation. En tant qu’étudiant de premier cycle à Cambridge, il a rencontré de nombreuses personnalités de l’époque. C’est un livre d’idées – notamment Marx, Keynes et Arrow – autant que de personnes et de lieux.
Sen évoque également « les rivières du Bengale » le long desquelles il voyageait avec ses parents entre Dhaka et leurs villages ancestraux. La culture historique du Bengale est explorée tout comme l’embrasement politique de l’hostilité hindou-musulman et la résistance à celle-ci. En 1943, Sen a été témoin de la famine du Bengale et de son évolution désastreuse. Certains membres de la famille de Sen ont été emprisonnés pour leur opposition à la domination britannique : il n’est pas surprenant que la relation entre la Grande-Bretagne et l’Inde soit un autre thème principal du livre. Quarante-cinq ans après son arrivée aux « portes de Trinity », l’une des plus grandes fondations intellectuelles de la Grande-Bretagne, Sen en est devenu le maître. »
Parution le 8 juillet.
Philippe Artières, Le peuple du Larzac. Une histoire de crânes, sorcières, croisés, paysans, prisonniers, soldats, ouvrières, militants, touristes et brebis…, La Découverte
« En 1971, un plateau du sud de l’Aveyron inconnu de la majorité des Français, le Larzac, surgit dans l’actualité. Un projet d’extension du camp militaire est alors le théâtre d’une contestation menée par une centaine de paysans. Formidable laboratoire de nouveaux modes d’action, objet de convergence de luttes pendant une décennie – celles des agriculteurs, celles de la non-violence et de l’autogestion, celles également de l’Occitanie et de l’écologie – le Larzac devient un symbole de la résistance contre l’arbitraire politique.
Ces événements ne constituent pour autant qu’une partie de l’histoire de ce lieu désertique. En proposant une approche de longue durée de ce plateau calcaire, qui s’ouvre par les traces des premiers peuplements, progresse de siècle en siècle, de l’occupation romaine à l’installation des Templiers, du développement de l’industrie du cuir à celle du fromage de Roquefort, du campement des soldats réservistes au camp d’internement des membres du FLN pendant la guerre d’Algérie, c’est un peuple du divers qui apparaît au fil des pages. Un peuple composé d’humains et de brebis, de sorcières et de potiers, de bergers et de paysans, d’ouvrières et de soldats, de prisonniers et de militants…
La perspective d’histoire profonde adoptée ici montre que ce territoire-palimpseste fut tout au long de son histoire un lieu d’invention collective, une invention nécessaire pour habiter le monde et faire communauté, pour garder intacte la perspective d’une vie plus libre, solidaire et égalitaire. »
Paru le 12 mai.
Götz Aly, Das Prachtboot. Wie Deutsche die Kunstschätze der Südsee raubten, S. Fischer
« Aux côtés des monuments et des noms de rue, des objets de musée enchanteurs témoignent des anciennes colonies – mais comment sont-ils arrivés jusqu’à nous et d’où viennent-ils ? Götz Aly révèle que, dans la grande majorité des cas, il s’agit d’objets d’art coloniaux pillés, et raconte avec quelle brutalité les commerçants, aventuriers et ethnologues allemands ont rôdé dans les mers du Sud. C’était notamment le cas sur l’île de Luf : Ils y ont détruit des huttes et des bateaux et ont presque entièrement exterminé les habitants. En 1902, des marchands de Hambourg ont saisi le dernier bateau à balancier, qui avait été créé artistiquement par les survivants. Aujourd’hui, cette œuvre d’art unique est destinée à l’entrée du Humboldt Forum de Berlin. Götz Aly documente la violence, le caractère destructeur et l’avidité avec lesquels les « expéditions punitives » allemandes se sont abattues sur les trésors culturels. »
Paru le 10 mai.
Delphine Allès, La part des dieux. Religion et relations internationales, CNRS Éditions
« Du Discours du Caire, adressé en 2009 par Barack Obama à un « monde musulman » dont il présupposait l’unité, à la prolifération des « dialogues interreligieux pour la paix », la religion apparaît aujourd’hui comme centrale dans les relations internationales. Cette perception débouche sur des initiatives politiques présentées comme autant d’antidotes face aux troubles attribués au « retour du religieux » dans l’espace mondial.
Pourtant, contrairement à ce que laisse entendre le mythe d’un système international sécularisé, les dieux n’ont jamais cessé d’être mêlés aux affaires du monde. En Europe même, où la souveraineté de l’État s’est formée contre l’autorité de l’Église, les relations entre religion et politique sont restées imbriquées. Dans le monde postcolonial, des mobilisations à dimension religieuse ont souvent formé un ressort de l’accès à l’indépendance et donc une condition de l’acquisition de la souveraineté.
La longue ignorance de cette « part des dieux » a laissé place, à partir des années 90, à une surinterprétation du retour du religieux dans l’analyse des relations internationales. Le succès des représentations confessionnalisées du désordre mondial et des initiatives politiques qui s’en sont inspirées, souvent en réponse à différents avatars de la thèse du « choc des civilisations », a eu un effet auto-réalisateur : elle a incité des acteurs qui échappaient jusqu’alors aux labels religieux à les mobiliser stratégiquement. C’est au prisme du terrain indonésien notamment que l’auteure étudie cette évolution, tout en s’attachant à montrer l’autonomie d’individus et de sociétés échappant aux assignations d’identités religieuses uniformisantes. »
Paru le 8 avril.
Francesco Bruni, Idee d’Italia. Da Napoleone al Quarantotto, il Mulino
« Le demi-siècle qui sépare les guerres napoléoniennes et 1848, qui a vu se mettre en place le rêve puis le projet politique concret de l’unification du pays, est une période où le débat sur l’Italie est particulièrement intense. Francesco Bruni, à travers une riche enquête qui traverse la politique, la littérature et la langue, passe en revue les différentes perspectives que les intellectuels italiens (de Leopardi à Manzoni, de Tommaseo à d’Azeglio, de Rosmini à Gioberti), d’une part, et les intellectuels étrangers tels que Byron, Sismondi ou Madame de Staël, d’autre part, ont porté sur les Italiens en tant que peuple et sur l’Italie en tant que nation, en tant qu’État possible, en tant que patrie commune. »
Paru le 10 juin.
Marie Favereau, The Horde. How the Mongols Change the World, Harvard University Press
« Les Mongols sont connus pour une chose : la conquête. Marie Favereau montre que les réalisations des Mongols s’étendaient bien au-delà de la guerre. Pendant trois cents ans, la Horde n’a pas été moins importante pour le développement mondial que ne l’avait été Rome. Elle a laissé un héritage profond en Europe, en Russie, en Asie centrale et au Moyen-Orient, palpable jusqu’à aujourd’hui. Marie Favereau nous fait pénétrer dans l’une des plus puissantes sources d’intégration transfrontalière de l’histoire mondiale. La Horde était le nœud central de l’essor commercial eurasiatique des XIIIe et XIVe siècles et a permis des échanges sur des milliers de kilomètres. Son régime politique unique – un accord complexe de partage du pouvoir entre le khan et la noblesse – récompensait les administrateurs et les diplomates habiles et favorisait un ordre économique mobile, organisé et novateur. Depuis sa capitale de Sarai, sur le cours inférieur de la Volga, la Horde a fourni un modèle de gouvernance à la Russie, influencé les pratiques sociales et la structure de l’État dans les cultures islamiques, diffusé des théories sophistiquées sur le monde naturel et introduit de nouvelles idées de tolérance religieuse. Remettant en cause les conceptions des nomades comme périphériques à l’histoire, Marie Favereau montre clairement que nous vivons dans un monde hérité du moment mongol »
Paru le 20 avril.
Annliese Nef, Révolutions islamiques. Émergences de l’islam en Méditerranée (VIIe-Xe siècle), École française de Rome
« Comment comprendre l’émergence du monde islamique aux VIIe-Xe siècles ? L’empire islamique est-il le dernier des grands empires antiques ou au contraire le premier empire médiéval ? Cet ouvrage propose de dépasser l’opposition entre rupture et continuité. Si l’empire islamique emprunte à l’existant, il engage aussi la création d’un monde nouveau, fruit d’une révolution symbolique inscrite dans un temps long. Ce processus révolutionnaire accompagne les conquêtes et produit des répliques dans les régions nouvellement intégrées qui, en retour, co-produisent ce monde nouveau. Une attention particulière est portée ici sur l’Occident islamique, trop souvent encore considéré comme périphérique, et sur la nature de la révolution shiite fatimide que cette région a connue au Xe siècle. »
Paru le 29 avril.
Krzysztof Pomian, Le musée, une histoire mondiale, tome II : L’ancrage européen, 1789-1850, Gallimard
« Avec la Révolution française, l’accès aux chefs-d’œuvre de l’art est élevé au rang de droit de l’homme, et le musée, chargé d’en permettre l’exercice, devient l’attribut d’une nation. Le Louvre révolutionnaire et impérial en est le prototype. En France, le Muséum national d’histoire naturelle, le Conservatoire national des arts et métiers, le musée de l’Artillerie, le musée des Monuments français, les musées de province l’accompagnent.
En Europe, l’impact de la Révolution sur la création des musées se prolonge jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le pillage pratiqué par les armées de la Révolution et de l’Empire au profit de la France a fait prendre conscience du caractère emblématique des biens culturels pour les peuples. Les musées contribuent à légitimer le pouvoir du souverain en lui conférant un caractère national. Le Prado, la National Gallery et le British Museum, les musées bourgeois à Francfort, Leipzig, ainsi que l’Altes Museum de Berlin, la Glyptothèque et la Pinacothèque de Munich, le Walhalla près de Ratisbonne sont des effets de cette dynamique, comme les innovations des musées du Danemark.
La révolution industrielle ouvre un nouveau chapitre de l’histoire des musées avec l’Exposition universelle de 1851, à Londres, et clôt ce volume consacré à une période qui, malgré sa brièveté – soixante ans à peine –, a transformé le musée, devenu démocratique et national. »
Paru le 11 mars.
Gabriel Martinez-Gros, De l’autre côté des croisades. L’Islam entre croisés et Mongols, Passés composés
« Pour les historiens arabes les plus lucides, ce que nous appelons les croisades entre dans le récit plus vaste de l’effondrement de l’Empire islamique, la grande offensive des « Francs » en Méditerranée constituant l’une des deux mâchoires de la tenaille qui prend en étau l’Islam aux XIIe-XIIIe siècles. L’autre mâchoire, de loin la plus redoutée, se resserre à l’est avec les invasions mongoles. L’Empire islamique est ainsi le lieu où se confrontent trois constructions impériales ; à l’est l’histoire chinoise domine pour un petit siècle, le cœur de l’Empire mongol se trouvant à Pékin. À l’ouest, Saint Louis s’impose comme le fondateur de l’Empire franc, dont le centre est à Rome, après la vague des guerriers fondateurs que sont Godefroy de Bouillon, Baudouin, Amaury ou Roger de Sicile.
C’est donc à un décentrement du monde que nous invite Gabriel Martinez-Gros. À travers une réflexion profondément originale, nourrie de ses précédents travaux sur la question impériale, l’histoire de l’Islam et la pensée historique arabe, l’auteur propose une fascinante nouvelle lecture des croisades, de l’Empire islamique et de la puissance mongole. »
Paru le 20 janvier.
Sandrine Kott, Organiser le monde. Une autre histoire de la guerre froide, Seuil
« Plongeant dans les archives des organisations internationales – l’ONU et ses agences, en particulier mais aussi des organisations non gouvernementales et de grandes fondations privées –, Sandrine Kott nous dévoile une autre histoire de la guerre froide. Ces organisations, où se rencontrent et s’opposent des acteurs issus de mondes en conflit, se révèlent être des lieux d’élaboration en commun de savoirs et de projets. Elles rendent possible et encouragent des internationalismes structurés autour de causes qui tout à la fois rassemblent et divisent : droits de l’homme et de la femme, paix, écologie… Elles promeuvent l’idée qu’il est possible d’organiser le monde en régulant ses déséquilibres et ses contradictions. Enfin et surtout elles donnent la parole à une multitude d’acteurs négligés dans les grands récits, en particulier ceux du « tiers monde » dont les revendications de justice ont puissamment marqué l’agenda international de la période. À la guerre froide a succédé l’ère du globalisme marquée par la généralisation des logiques de concurrence. Leur triomphe met en danger les espace de débats internationaux comme les projets de régulation et d’organisation du monde dont les sociétés humaines et leurs environnements naturels auraient, pourtant, plus que jamais besoin. »
Paru le 21 janvier.
Philip Jenkins, Climate, Catastrophe, and Faith. How Changes in Climate Drive Religious Upheaval, Oxford University Press
« Bien avant l’ère actuelle du changement climatique d’origine humaine, le monde a subi des chocs climatiques graves et répétés. Ces chocs ont entraîné des famines, des maladies, des violences, des bouleversements sociaux et des migrations massives. Mais ces chocs ont également été des événements religieux. Les changements dramatiques du climat ont souvent été compris en termes religieux par les populations qui les ont vécus. Ils ont été décrits dans le langage de l’apocalypse, du millénarisme et du jugement dernier. Souvent aussi, les époques au cours desquelles ces chocs se sont produits ont été marquées par des changements profonds dans la nature de la religion et de la spiritualité. Ces changements ont été très variés, allant d’une ferveur et d’un engagement religieux croissants à l’éveil d’attentes mystiques et apocalyptiques, en passant par des vagues de persécutions et de boucs émissaires religieux, ou par la naissance de nouveaux mouvements religieux. Dans de nombreux cas, ces réponses ont eu un impact durable, remodelant fondamentalement certaines traditions religieuses.
Dans Climate, Catastrophe, and Faith, l’historien Philip Jenkins met en évidence la relation complexe entre la religion et le changement climatique. Il affirme que les idées et les mouvements religieux qui émergent des chocs climatiques durent souvent plusieurs décennies et deviennent même une partie familière du paysage religieux, même si leurs origines dans des moments particuliers de crise sont de plus en plus reléguées dans un lointain souvenir. En attisant des conflits et en provoquant des persécutions qui se sont définies en termes religieux, les changements climatiques ont redessiné les cartes religieuses du monde et créé les concentrations mondiales de croyants que nous connaissons aujourd’hui. »
Parution le 30 septembre.
Jonathan Haslam, The Spectre of War – International Communism and the Origins of World War II, Princeton UP
« The Spectre of War se penche sur un sujet que nous pensions connaître – les racines de la Seconde Guerre mondiale – et bouleverse nos hypothèses grâce à une nouvelle interprétation. Au-delà des explications traditionnelles fondées sur les échecs diplomatiques ou la puissance militaire, Jonathan Haslam explore le fil conducteur négligé qui les relie toutes : la peur du communisme qui prévalait sur tous les continents pendant l’entre-deux-guerres. Il offre une vue panoramique de l’Europe et de l’Asie du Nord-Est dans les années 1920 et 1930, reliant l’émergence du fascisme à l’impact de la révolution bolchevique de 1917. La Première Guerre mondiale avait déstabilisé économiquement de nombreuses nations, et la menace d’une révolte communiste planait sur l’agitation sociale qui s’ensuivit. Alors que Moscou soutenait les efforts des communistes en France, en Espagne, en Chine et au-delà, les opposants, comme les Britanniques, craignaient pour la stabilité de leur empire mondial et considéraient le fascisme comme la seule force s’interposant entre eux et le renversement de l’ordre existant par les communistes. L’apaisement et l’interprétation politique erronée de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste qui ont suivi ont éloigné le spectre de la rébellion pour ne laisser place qu’à l’avènement ultérieur de la guerre. »
Paru le 25 mai.
Irene Vallejo, El infinito en un junco. La invención de los libros en el mundo antiguo, Siruela
« L’essai d’Irene Vallejo remonte jusqu’à la source vive qui n’a cessé de nous abreuver depuis l’Antiquité : le livre. Elle relate le parcours semé d’embûches de cet objet qui maintient en vie nos idées, nos découvertes et nos rêves. Elle raconte, avec humour et simplicité, la naissance du livre et dresse l’inventaire de ses formes : fumée, pierre, terre, roseaux, soie, peau, chiffons, arbres et, à présent, ordinateurs portables. Ce livre est aussi une invitation au voyage à travers le monde antique. Irene Vallejo redonne vie à une foule d’anonymes, ceux qui ont rendu possible la transmission des livres jusqu’à nous : aèdes, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs de rue, professeurs, espions, rebelles, bonnes sœurs, esclaves et aventuriers… Des hommes du commun, dont l’histoire n’a pas retenu le nom, mais qui sont les véritables protagonistes de ce livre. »
Parution le 6 octobre.
Heinrich August Winkler, Deutungskämpfe. Der Streit um die deutsche Geschichte, Beck
« L’histoire de l’Allemagne demeure un terrain contesté sur lequel se jouent souvent des conflits politiques : existe-t-il un Sonderweg allemand ? L’Allemagne porte-t-elle une plus grande responsabilité que les autres nations dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale ? Comment l’ascension d’Hitler, la prise de pouvoir par les nazis et l’Holocauste se sont-ils produits ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions historico-politiques sur lesquelles Heinrich August Winkler a pris publiquement position à plusieurs reprises. Ce volume rassemble certaines des contributions les plus importantes de l’éminent historien, qui a participé à ces « batailles d’interprétation » pendant plus d’un demi-siècle et a souvent joué un rôle décisif dans leur élaboration. »
Parution le 26 août.
Philippe Pétriat, Aux pays de l’or noir, Folio
« L’après-pétrole est désormais un mot d’ordre dans les pays arabes. Dans le nouvel orientalisme que les pays du Golfe offrent à leurs touristes, l’or noir est relégué à l’arrière-plan. Au début du XXIe siècle, la transition économique est pourtant particulièrement difficile pour les pays arabes tant elle implique un changement radical de leur modèle de société.
En un peu plus de deux générations, ces tard-venus du pétrole ont vécu au cours de la seconde moitié du XXe siècle une transformation sans équivalent dans le reste du monde, passant de l’opulence à l’austérité et de l’enthousiasme au désenchantement. Fondement d’un panarabisme volontiers révolutionnaire avant d’être le pilier d’États autoritaires, moteur de l’industrialisation des économies, exploité sans scrupules par l’État islamique, le pétrole a façonné le monde arabe et conditionné les rapports que nous entretenons avec lui. Cet ouvrage décrit l’expérience que les pays arabes ont faite de l’ère du pétrole depuis les premiers forçats de l’industrie jusqu’aux hérauts de la modernité post-pétrolière. En donnant la priorité aux sources arabes, il dévoile un versant surprenant de l’histoire de l’énergie du monde contemporain. »
Paru le 25 février.