• Aujourd’hui, mercredi 23 juin, deux vice-présidents de la Commission européenne, Margrethe Vestager et Margaritis Schinas, vont présenter leur proposition pour lancer une unité européenne commune de cybersécurité, qui aura pour prérogative de lutter de manière rapide et efficace contre les cyberattaques qui pèsent sur l’Union, et sur les États membres.
  • Cette unité de cybersécurité commune figurait déjà dans le « programme pour l’Europe » d’Ursula von der Leyen, lorsque celle-ci était encore candidate à la présidence de la Commission européenne, en 2019. Elle appelait alors à « accélérer le partage d’informations » de manière à pouvoir mieux protéger les États membres, ainsi que l’Union, des attaques cyber. En décembre 2020, la Commission avait publié un document intitulé « Nouvelle stratégie de cybersécurité de l’UE », qui confirmait la création de cette unité.
  • Au cours des derniers mois et années, de nombreux pays européens et agences (comme l’Agence européenne des médicaments en janvier dernier ou bien la France en février) ont fait l’objet de cyberattaques, d’ampleur plus ou moins importantes. L’ICANN (l’Organisation Internationale de Gestion des Noms de Domaine) s’est dite grandement préoccupée des attaques persistantes contre le DNS qui gère les adresses Internet .eu (comme celle de ce site).
  • Il existe déjà, depuis 2004, une Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA) basée à Héraklion, en Grèce. Si elle ne s’occupe pour le moment que d’aider les États membres à s’équiper, et à se prémunir contre des menaces cybers, elle serait en charge de diriger les activités de cette unité de cybersécurité commune, qui ne nécessiterait donc pas la création d’un nouvel organe.
  • Cette recommandation aux gouvernements des États membres constitue un pas de plus vers l’intégration européenne, puisque ces derniers ont dû donner leur accord à la Commission dans un domaine qui ne fait pas partie des compétences de l’Union : la sécurité nationale. Cette nouvelle unité permettrait d’améliorer le partage d’informations, ainsi que la coopération entre les agences de sécurité des États européens.
  • Les attaques cyber s’intègrent de plus en plus dans les menaces géopolitiques et sécuritaires qui pèsent sur l’Union, et sur ses États membres. La semaine dernière, lorsque de hauts responsables politiques polonais en ont été victimes, le chef du parti au pouvoir a réagi en désignant la Russie comme source de ces attaques.