Le jeudi 6 mai, l’Écosse a élu un nouveau Parlement « dévolu ». Holyrood (du nom du quartier d’Edimbourg où il se trouve) est composé de 129 membres. L’additional member system en vigueur en Écosse accorde deux votes à chaque électeur : le premier pour un candidat dans sa circonscription, et le second pour une liste régionale. 73 des parlementaires sont ainsi élus à la majorité simple dans leur circonscription, tandis que les 56 membres supplémentaires sont élus sur une liste régionale afin que la composition de la chambre soit plus proportionnelle.

  • Alors que de nombreuses élections en Europe et dans le monde ont vu leur taux de participation diminuer en raison de la pandémie, l’élection de 2021 a connu le taux de participation le plus élevé depuis la dévolution de 1999. Avec 63 %, il a été supérieur de 7,6 points à celui de 2016, environ 10 points au-dessus du taux de participation moyen. Cela peut être dû à une augmentation des votes par correspondance, mais aussi à une extension des personnes autorisées à voter, notamment les réfugiés.
  • Pour les indépendantistes, la répartition des sièges est similaire à celle de 2016. Le SNP a remporté 62 circonscriptions et deux sièges régionaux, ce qui signifie qu’il a gagné un siège par rapport à la dernière élection. Cependant, il manque au SNP un siège pour obtenir la majorité absolue à Holyrood. Pour gouverner, le SNP pourra probablement compter sur le soutien des Verts écossais, également favorables à l’indépendance. Les Verts ont gagné deux sièges supplémentaires grâce à la liste régionale et comptent maintenant 8 sièges. Ainsi, 72 des 129 sièges sont pro-indépendance à Holyrood. Nicola Sturgeon et les leaders des Verts, Patrick Harvie et Lorna Slater, ont interprété ce résultat comme un signe clair en faveur d’un second référendum.
  • Dans le camp unioniste, les conservateurs ont gagné 5 circonscriptions mais en ont perdu deux au profit du SNP. Cependant, avec la représentation proportionnelle, ils ont remporté 26 sièges régionaux. Ils resteront donc l’opposition officielle. Les travaillistes écossais conservent leur place de troisième parti. Leur nouveau leader, Anas Sawar, s’est déclaré satisfait du résultat, meilleur que prévu dans les sondages malgré la perte de deux sièges. Les travaillistes n’ont remporté que deux circonscriptions, en perdant une au profit du SNP, mais ils ont remporté 20 sièges de la liste régionale. 
  • Un nouveau référendum ? Comme le soulignent de nombreux commentateurs, le pays reste divisé de manière presque égale sur la question. Les votes régionaux (deuxième voix) sont allés à 50 % aux partis indépendantistes et à 50 % aux partis unionistes (conservateurs, travaillistes et libéraux-démocrates).
  • Nicola Sturgeon a souligné que la sortie de la pandémie de Covid-19 restait la priorité mais qu’elle ferait pression en faveur du indyref2. Toutefois, il semble peu probable que Boris Johnson donne son accord pour la tenue d’un second référendum. Si la question était votée à Holyrood sans l’autorisation de Westminster, elle pourrait être portée devant la Cour suprême – bien que Nicolas Sturgeon et Michael Gove, Ministre d’État du Royaume-Uni, aient tous deux déclaré être contre le fait de porter l’affaire devant les tribunaux.