Ce dimanche 14 mars, des élections régionales se tiennent en Rhénanie-Palatinat et en Bade-Wurtemberg afin d’élire les députés des deux Landtage.

  • Les premières d’une série. Ces deux élections marquent le début de l’année électorale 2021, dite Superwahljahr, au cours de laquelle le Bundestag (en septembre) et six parlements régionaux (outre le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat, la Thuringe, la Saxe-Anhalt, Berlin et le Mecklembourg-Poméranie occidentale) seront élus.
  • Révolution ou continuité ? Dans le Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, le premier et unique ministre-président issu des Verts, brigue un troisième mandat.  En Rhénanie-Palatinat, la ministre-présidente sortante, Marie-Luise Dreyer (SPD), est également candidate à la réélection – si elle est réélue, ce sera également son troisième mandat. Les deux États ont été gouvernés par des coalitions plutôt inhabituelles ces dernières années : en Bade-Wurtemberg, les Verts et la CDU ont uni leurs forces sous la direction des Verts ; en Rhénanie-Palatinat, une coalition dite « feu de circulation » (Ampel, rouge-jaune-vert), composée du SPD, des Verts et du FDP, a gouverné jusqu’à présent.
  • Dans la perspective des élections fédérales de fin septembre, les élections dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat font l’objet d’une attention particulière. Le SPD est le seul parti à avoir présenté jusqu’à présent un candidat à la chancellerie (l’actuel ministre des finances et vice-chancelier Olaf Scholz), mais depuis des mois le parti n’obtient que 15 % des voix dans les sondages.  La CDU/CSU a annoncé qu’elle présentera son candidat vers Pâques : Beaucoup de choses laissent à penser qu’Armin Laschet, chef de la CDU et ministre président de Rhénanie du Nord-Westphalie, et Markus Söder, chef de la CSU et ministre-président de Bavière, régleront entre eux la course à la succession d’Angela Merkel. Les enjeux sont également importants pour les Verts : le plus petit parti d’opposition, qui culmine à 20 % depuis des mois, proposera son propre candidat à la chancellerie pour la première fois cette année.
  • Chaos à la CDU. Pour la CDU/CSU, les prochaines élections régionales ne visent pas seulement à trouver le meilleur candidat à la chancellerie, mais aussi à restaurer son image de gestionnaire de crise. Ces dernières semaines, le parti a été secoué par plusieurs scandales, qui pourraient avoir ébranlé la confiance de la population : la campagne de vaccination qui ne progresse toujours que lentement, les députés qui avaient empoché des commissions de 250 000 euros sur l’achat de masques médicaux, des transactions immobilières douteuses du ministre fédéral de la santé Jens Spahn. Si la CDU subit deux défaites dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, cela aura des répercussions majeures pour le nouveau chef du parti élu, Armin Laschet.
  • Oublier l’empire ? À l’occasion de cette journée d’élection, Luuk van Middelaar propose une réflexion historico-politique sur la place de l’Allemagne sur le continent européen : à retrouver par ici.