Dimanche 14 février, la Catalogne et le Kosovo renouvelaient leurs parlements. Bilans en cinq points.

Catalogne : des élections marquées par une forte abstention dans un contexte sanitaire tendu

  • Les élections du parlement de la communauté autonome de Catalogne ont eu lieu hier après une demande de report du scrutin annulée par la justice catalane. La participation s’est établie autour de 54 % à 20h soit 29 points de moins qu’en 2017.
  • Les partis indépendantistes arrivent en tête avec 50,8 % des voix et les partis favorables à l’autodétermination rassembleraient 6,8 %. Les unionistes perdraient donc 4 sièges avec 40,1 % des voix. 
  • La Parti socialiste catalan (PSC, S&D) est le parti qui récolte le plus de voix (23 %, +9 pp). Parti unioniste, il représente en Catalogne le PSOE, parti du premier ministre espagnol.
  • Ciudadanos (C’s, RE), parti unioniste arrivé en première position aux élections de 2017 avec 25,5 % et 36 sièges, n’en conserve aujourd’hui que 6 avec 5,6 % des voix (-20 pp)
  • Avec 7,7 % des voix, le parti d’extrême droite espagnol Vox (CRE) entre pour la première fois au parlement catalan avec 11 sièges. Il devance C’s et le Parti populaire (PP, PPE), confirmant ainsi la crise qui touche la droite catalane. 

Kosovo : victoire nette d’Alban Kurti

  • La participation est en légère hausse par rapport aux élections d’octobre 2019, passant de 44,59 % à 47,08 %. À noter, le scrutin proportionnel attribue 100 sièges aux partis albanais et 20 sièges aux partis des minorités ethniques. 
  • Comme l’avaient annoncé les sondages, le parti de gauche souverainiste Vetëvendosje (« autodétermination ») sort grand vainqueur des urnes, emportant plus de 47 % des voix. Son candidat Albin Kurti devrait ainsi former le nouveau gouvernement kosovar.
  • Vetëvendosje s’affiche comme anti-corruption, dans un pays marqué par les scandales et les séquelles de la guerre d’indépendance. Le président de la République a démissionné en novembre, poursuivi pour crimes de guerre ; le dernier gouvernement est lui tombé sur une affaire politico-financière. 
  • Pour gouverner, Vetëvendosje devrait s’allier avec le parti centriste au pouvoir, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK, 13,4 %). Albin Kurti avait déjà présidé une telle coalition en 2020, avant d’être censuré par l’Assemblée sur sa gestion de la crise sanitaire. 
  • Le Parti démocrate du Kosovo (PDK, conservateur), fortement lié à l’ancienne armée de libération, se hisse en deuxième position (17,3 %), quand l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK, droite nationaliste) obtient 7,6 %. 

Nota bene : En Catalogne, les personnes malades du Covid-19 ou ayant été contact avec des personnes malades, mais aussi tous les autres citoyens qui le souhaitaient, pouvaient voter entre 19h et 20h avec un protocole sanitaire fortement renforcé.