Aujourd’hui, le directeur adjoint du FMI et le directeur de la Banque Asiatique de Développement s’exprimeront à l’université Columbia sur le rôle que peuvent jouer les institutions financières internationales dans la crise sanitaire et économique actuelle.

  • La dette souveraine face au coronavirus. Les niveaux d’endettement public connaissent une augmentation face à la crise : au niveau global, les prévisions du FMI annoncent que la dette publique mondiale pourrait passer de 83,3 % à 96,4 % du PIB. Cependant, un volume important de dette publique ne signifie pas que celle-ci n’est pas soutenable – a fortiori dans un contexte où les taux d’intérêt sont au plus bas. 
  • Plusieurs techniques juridiques existent pour alléger le poids de la dette, dans le cas où celle-ci deviendrait insoutenable pour un État : l’annulation – en droit, c’est le créancier qui doit en être à l’initiative – et la dette perpétuelle, technique juridique ancienne qui pourrait faire son retour.1
  • Les États africains sont particulièrement dépendants des marchés financiers internationaux du fait de leur faible capacité budgétaire, encore érodée par la crise du Covid-19, et la soutenabilité de leur dette est en question. Trois propositions pour trois types de dettes (dette publique bilatérale et multilatérale, dette commerciale extérieure et dette privée intérieure), c’est ce que présente notre note pour l’action sur la question.
  • Boom de la finance verte. Les émissions d’obligations dites sociales et durables ont fortement augmenté en période de pandémie. Mais, sans acception juridique précise, leur définition reste assez large et elles émanent encore en grande majorité d’acteurs publics et de banques multilatérales.2
  • Les fonds souverains, fonds publics d’investissement gérés et contrôlés par des États et présents surtout dans les pays émergents, ont joué un rôle de stabilisateur des finances publiques pendant la crise : ils échappent aux règles budgétaires classiques et s’appuient sur des instruments financiers flexibles et rapidement déployables.3
  • Les choses bougent aussi à la BCE : dans un entretien au Financial Times, Christine Lagarde a ouvert la porte à l’utilisation du programme d’achat d’actifs de 2,8 milliards d’euros de la Banque centrale européenne pour poursuivre des objectifs environnementaux. C’est la première fois que le président de la BCE s’engage à adopter des approches plus « vertes » dans les opérations de la banque centrale, y compris les achats d’actifs, pour lutter contre le changement climatique.4

Nota bene  : Aujourd’hui, Angela Merkel sera au Parlement européen. Elle débattra avec les députés des priorités de la présidence allemande du Conseil.

Sources
  1. DE VAUPLANE Hubert, Covid-19 : que faire des dettes souveraines ?, Le Grand Continent, 30 juin 2020.
  2. DESCHRYVER Pauline, Les outils du financement durable et innovant contre les épidémies, Le Grand Continent, 22 juin 2020.
  3. MARET Théo, GAUTIER Arthur, Les fonds souverains, un vaccin pour l’économie en temps de crise ?, Le Grand Continent, 17 mai 2020.
  4. Lagarde puts green policy top of agenda in ECB bond buying, Financial Times, 8 juillet 2020.