Cet après-midi, Emmanuel Macron sera en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel, la première fois en physique depuis mars. La rencontre renforce le couple franco-allemand, mais constitue également un prélude à la présidence allemande du Conseil de l’Union qui débute ce mercredi.

  • Le précédent de Meseberg. Macron et Merkel se retrouvent dans le château de Meseberg, là où ils avaient conjointement appelé, le 19 juin 2018, à une réforme de la zone euro. Très enthousiastes mais conscients de leur divergences, les deux dirigeants n’avaient pourtant pas convaincu et la proposition d’établir un budget de la zone euro à partir de 2021 avait fait long feu.
  • La relance du franco-allemand. Le 18 mai 2020, Macron et Merkel ont lancé l’initiative soutenant la mise en place d’un Fonds de relance de 500 milliards d’euros, véritable coup de théâtre dans la gestion de crise, et dans la négociation du prochain Cadre financier pluriannuel.1
  • Renforcer le plan de relance. La rencontre portera en priorité sur le plan de relance et le CFP 2021-2027. Le but est maintenant de transformer l’essai de la proposition conjointe franco-allemande et de sa traduction par la Commission européenne. Déjà, la semaine dernière, Macron a rencontré le Néerlandais Rutte pour tenter d’infléchir sa position dite « frugale » d’opposition à l’initiative franco-allemande. L’horizon est celui du Conseil européen extraordinaire des 17 et 18 juillet.
  • La présidence allemande : à partir du mercredi 1er juillet, l’Allemagne présidera le Conseil de l’Union, pour 6 mois. « Sortir l’Europe de la crise, telle est la tâche qui définira notre présidence » déclarait Maas, ministre des Affaires étrangères, fin mai.
  • Vers un renouveau du multilatéralisme. « L’ensemble des acteurs politiques responsables allemands qu’ils soient de centre-droit, de centre-gauche ou verts, pensent que l’Allemagne doit défendre et faire vivre les institutions multilatérales », nous déclarait S.E.M Nikolaus Meyer-Landrut, l’Ambassadeur d’Allemagne en France.2
  • La relance économique allemande entraîne l’Europe. Mais avec un bémol. La croissance allemande dépend des exportations, du bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement et du libre échange — trois facteurs fortement affectés par le Covid. Selon l’OMC, en 2020, le volume du commerce mondial des marchandises pourrait se contracter de 13 % (scénario optimiste), voire de 32 % (scénario pessimiste). « Une deuxième vague pandémique, une faible croissance économique et un recours généralisé aux restrictions commerciales, pourraient affecter davantage les échanges ».3

Nota bene  Un nouveau « trio » de présidence. Se succéderont : Allemagne (juillet-décembre 2020), Portugal (janvier-juin 2021) et Slovénie (juillet-décembre 2021). L’un des grands enjeux du programme de 18 mois consiste à « consolider encore la souveraineté industrielle et technologique européenne ainsi que la résilience et la compétitivité du marché unique ».4