Les migrants, victimes de la crise

Samedi 20 juin, c’est la Journée mondiale des réfugiés. L’occasion de revenir sur l’état des migrations à l’heure du COVID-19.

• On ne peut migrer quand on ne peut passer la frontière : la fermeture des frontières a fortement affecté les flux migratoires. Selon le HCR, actuellement, 134 pays d’accueil de réfugiés font état d’une transmission locale du coronavirus.
• Des situations nationales dramatiques : les déplacés internes en Inde, les migrants à la frontière gréco-turque, en particulier, ont été plongés dans une grande détresse.

• Le COVID révèle les migrations des personnes très qualifiées : la fuite des cerveaux dans les professions médicales a eu des conséquences négatives dans de nombreux États qui se sont retrouvés parfois sans personnel médical qualifié.

• En revanche, les migrations temporaires intra-européennes ont repris : la pandémie a mis en évidence la dépendance des pays d’Europe occidentale à une main-d’oeuvre peu chère issue d’Europe de l’Est. Ceux-ci ont parfois été les seuls Européens non nationaux à pouvoir entrer dans des pays d’Europe de l’Ouest.
• Une crise de la subjectivité nomade : le temps de la crise, l’ensemble de nos sociétés ont dû trouver des moyens de se sédentariser. Dans le cas européen, ce sont « les 17 millions » de citoyens européens vivant dans un autre État membre qui ont vu la libre-circulation entre leur pays d’origine et leur pays d’accueil se limiter.¹
• L’Europe, moins attractive ? La crise économique, qui sera la plus massive sur le vieux continent, ainsi que les tensions au sujet de la politique migratoire, pourraient dissuader certaines migrations vers l’Union². L’OCDE a encore empiré ses prévisions de croissance pour les pays développés.

• Aboubakar Soumahoro, activiste en faveur du droit des travailleurs et des exclus et invité récurrent des plateaux de télévision italiens, nous livrait ses réflexions en septembre dernier sur « damnés de la mondialisation »³