L’Observatoire Covid-19 du Groupe d’études géopolitiques est mis à jour quotidiennement sur Le Grand Continent. Quatre points pour comprendre quatre tendances cruciales.

  • Tests. Les politiques de tests restent hétérogènes à l’intérieur de l’Union. À mi-mai, le premier pays en nombre de tests était le Luxembourg (103,8 tests pour 1000 habitants), suivi par Chypre (98,8) et la Lituanie (92,7). Parmi les pays ayant le moins testé, on trouve la France (13,9), la Bulgarie (10,3). En Allemagne 6 % des tests effectués sont positifs, alors que dans les pays en développement le taux est de 45 % (Somalie), 30 % (Afghanistan) 29 % (Mexique), suggérant l’existence de nombreux cas non détectés. 
  • Modèles. La Suède a parfois été considérée comme un modèle européen de la gestion de la pandémie, fondé sur des recommandations et sur l’implicite recherche d’une immunité de groupe, plutôt que sur un confinement strict. Le nombre de décès remet largement en question son approche : la seule région de Stockholm compte plus de décès que toute la Norvège. Signe d’une provincialisation de l’Europe qu’il s’agirait d’assumer, les modèles les plus aboutis demeurent asiatiques : Taiwan (7 décès), Corée du sud (267 décès).
  • Priorités. Une tendance lourde qui marquera les prochaines semaines : les inquiétudes sanitaires sont dépassées par les préoccupations d’ordre économique. Pour la première fois, l’Assemblée nationale populaire de la Chine n’a pas fixé un objectif de croissance annuelle, qui, habituellement, indiquait la confiance du gouvernement central dans les conditions économiques sous-jacentes.
  • Échelles. Il y a plus de décès au Sud de l’Allemagne qu’au Sud de l’Italie, en valeur absolue et en nombre de décès rapporté au nombre d’habitants. C’est un fait indispensable pour comprendre la pandémie et pour penser les politiques de relance  : le Covid-19 est d’abord un phénomène sanitaire régional. 

Nota bene  Le plan de relance proposé par Macron et Merkel est « destiné aux secteurs et régions les plus touchés ».