Faut-il croire aux chiffres russes ?

La Russie est le deuxième pays du monde en nombre de personnes contaminées par le COVID-19. Pourtant, le nombre de décès reste relativement bas.

• Contestations sur les chiffres : plusieurs articles et discours de l’opposition ont critiqué les données russes. Le FT¹ a considéré que le nombre de décès pourrait être 70 % plus élevé que le chiffre officiel. Le NYT expliquait que Moscou avait 1700 morts de plus que d’habitude.²
• Difficile d’être transparent en Russie : il est interdit de diffuser des fake news sur le virus ou d’en discuter publiquement depuis avril. Ce qui limite par ailleurs toute information non officielle sur le sujet.
• Riposte du gouvernement : le gouvernement russe, et en particulier Tatiana Golikova, vice-PM, répondait au FT que le pays « ne manipule jamais les statistiques officielles ». La méthode de comptage des morts serait « exceptionnellement précise »³ et exclut de nombreuses personnes décédées en ayant contracté le coronavirus, mais qui seraient en réalité mortes « d’une autre cause ».
• C’est un peu étonnant… Pour la chercheuse T. Mikhailova, citée par le NYT et le Guardian, il n’y a pas d’autre cause spécifique qui affecte la Russie et explique ce surcroît de mortalité – si ce n’est le Covid lui-même.
• Les ambiguïtés d’une lutte : à l’ombre du Kremlin, la gestion de la crise du covid-19 alterne entre demi-mesures, ambiguïtés et autonomies.⁴
• Les catastrophes se répètent : « Tchernobyl comme le Covid-19 provoquent une distorsion des chiffres sans précédent, faisant voler en éclat les ordres de grandeurs et la notion de plausibilité », nous confiaient G. Ackerman et F. Lemarchand.⁵

Nota bene  Il y a au moins un chiffre clair : selon une enquête du National Interest, le nombre maximal de médailles qu’un soldat russe peut afficher a été fixé à dix.