Si d’autres priorités se sont imposées au gouvernement britannique, cette année devait être l’année du Brexit : l’organisation des nouvelles relations commerciales du Royaume-Uni avec l’Union et avec ses autres partenaires est toujours sur le métier.

  • Le Royaume-Uni et les États-Unis ont lancé la semaine dernière le premier cycle de négociations1 sur un accord de libre-échange : les négociateurs (une centaine pour chaque partie) auront environ deux semaines pour arriver à un premier accord, évidemment via visioconférence. Les négociations avec l’Union sur les relations post-Brexit  reprennent également.
  • Champion du libre-échange. C’est ce que souhaite être le Royaume-Uni post-Brexit. La première phrase du rapport sur les négociations UK-US publié par le Département pour le commerce international britannique est claire : « Le Royaume-Uni sera un champion du libre-échange et cherchera à mettre en place des accords de libre-échange avec les démocraties ayant les mêmes vues ».2
  • Un moyen de sauver l’économie ? La Banque d’Angleterre a annoncé que la récession due au coronavirus serait « sans précédent »3 – avec une baisse de 14 % du PIB et une augmentation de cinq points du taux de chômage, passant de 4 à 9 % – mais compte sur une reprise « plus rapide » que lors des crises passées.
  • Un accord de libre-échange Union-Mexique signé il y a deux semaines a été controversé côté européen – avec des craintes notamment du secteur agricole. L’accord4 s’inscrit dans la lignée d’une relation initiée en 2000 et comprend désormais des clauses environnementales et anti-corruption.5  
  • Le libre-échange en Afrique : le commerce sous le régime de la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC), négocié par l’Union africaine depuis 2012, ne commencera pas comme prévu le 1er juillet 2020 – cette date a été repoussée au 1er janvier 2021. Le ralentissement économique dû à la crise sanitaire pourrait encore ralentir l’intégration.6

Nota bene  Le futur de la relation transatlantique : des sources proches du dossier indiquent que la crise et l’affaiblissement des deux blocs ne doivent pas occasionner un repli sur des problèmes intérieurs, mais une réactivation de la relation sur des points stratégiques7, à travers la création de nouvelles institutions communes – paradoxalement, l’OTAN est pour l’instant la seule, malgré l’intensité de la relation. L’issue de l’élection présidentielle américaine est une variable déterminante pour cet agenda bilatéral.