Bucarest. À ce jour, en Roumanie il y a 367 cas confirmés de personnes infectées par le virus COVID-19, 4 207 personnes en quarantaine institutionnalisée, 55,198 personnes en quarantaine à domicile et sous surveillance médicale et 52 personnes guéries. Samedi 14 mars, la Roumanie est passée au stade 3 de l’épidémie.

Avec un système de santé nettement sous-financé1, la Roumanie a les dépenses de santé les plus faibles de l’Union, tant par habitant (1 029 euros, pour une moyenne européenne de 2 884 euros) qu’en proportion du PIB (5 %, pour une moyenne européenne de 9,8 %). De plus, depuis son adhésion à l’Union européenne en 2007, le pays a connu une forte émigration des professionnels de la santé.

La propagation du virus pourrait être également accélérée par le retour dans le pays, pour les vacances de Pâques, de la diaspora roumaine vivant en Europe (plus d’un million en Italie, plus de 600 000 en Allemagne et Espagne). Ces circonstances peuvent expliquer des mesures qui peuvent sembler, à première vue, disproportionnées.

Le 16 mars, le président Klaus Iohannis a signé un décret instaurant l’état d’urgence sur tout le territoire de la Roumanie, pour une durée de 30 jours. Parmi les mesures, y figurent : la possibilité de fermer les frontières, la fermeture progressive de la circulation publique, la fermeture des écoles et des universités, le plafonnement des prix des médicaments et des services publics.

De plus, le gouvernement doit présenter un programme pour soutenir les entreprises temporairement fermées et les employés touchés par l’épidémie. Le ministre des Finances, Florin Cîtu, a déclaré qu’il prépare une série de mesures de soutien à l’économie, dont l’impact financier est estimé à 2 % du PIB. Plus précisément, les décisions suivantes ont été prises :

  • Toutes les activités culturelles, religieuses, sportives, scientifiques et de divertissement, ont été suspendues et tous les commerces non-essentiels sont fermés.
  • À compter du 17 mars, la compagnie ferroviaire nationale (CFR) a suspendu la circulation des trains internationaux sur la route avec la Bulgarie, la Hongrie et avec la Moldavie.
  • La police locale a été placée sous la direction de la police nationale, par le biais des inspections départementales.
  • Toute personne qui se sait contaminée mais qui ne respecte pas les consignes sanitaires, et dont le comportement cause un décès, risque 15 ans de prison. 
  • Des amendes entre 25 et 40 euros sont prévues pour les personnes ne respectant pas le confinement.

De son côté, la Commission européenne a annoncé qu’elle fléchera plus d’un milliard d’euros vers la Roumanie, selon les modalités suivantes :

  • 483 millions d’euros en abandonnant l’obligation de demander à la Roumanie de rembourser les fonds structurels non utilisés ;
  • 637 millions d’euros, en transférant l’avance liée aux fonds structurels pour 2020.