Jérusalem. Le mardi 28 janvier, Donald Trump a présenté sa proposition de plan pour la paix au Moyen-Orient, le « Plan du siècle ». Le dessin du président américain, selon certains observateurs, comme Robert Satloff, le directeur du Washington Institute, partirait de certains aspects réalistes, tels que la considération du Jourdain comme la barrière de sécurité d’Israël et la présence sur le terrain de colons israéliens en Palestine ; mais il étendrait ces principes à leur maximum, en penchant fortement vers les souhaits et les positions acquises d’Israël et en reconnaissant la souveraineté de cet État sur de nombreuses régions de Palestine.1

Les réactions de la communauté internationale n’ont pas tardé à venir. Dans cette carte, créée exclusivement pour Le Grand Continent, nous avons représenté les réactions des différents pays qui se sont exprimés jusqu’à présent sur le plan.

Les réactions de la société internationale au Plan de paix pour le Moyen-Orient de Donald Trump

Ce qui en ressort est intéressant : le soutien ou l’opposition au plan suit, dans une certaine mesure, les schémas d’alliance avec les États-Unis. La majorité des alliés des États-Unis dans la région, dont l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, ont exprimé leur soutien au plan, bien que sur des tons différents, dans une décision très pertinente pour la région. En outre, d’autres gouvernements très proches de Trump, tels que le Brésil de Bolsonaro, l’Inde de Modi et la Colombie, ont également exprimé leur soutien au plan. D’autre part, la faction opposée au plan coïncide largement avec ses rivaux stratégiques : outre l’Autorité nationale palestinienne, elle est menée par l’Iran et la Turquie, et comprend également le Yémen et la Tunisie. La Russie, en revanche, n’a pas encore pris position, déclarant qu’elle doit « étudier le plan en profondeur ».

Les pays de l’Union ne font pas preuve d’une unité de vues à cette occasion. La France a fait preuve d’attentisme en disant qu’elle devait bien étudier la proposition. Une position prise par le Haut représentant de l’UE, M. Borrell, et l’Italie, qui ont confirmé leur soutien à une solution à deux États. En revanche, la Pologne, l’Autriche et le Royaume-Uni étaient favorables au plan, à l’approche imminente du Brexit, et motivés par le fait de renforcer la “relation spéciale” avec les États-Unis. Enfin, l’Allemagne est le pays européen qui a exprimé les plus grands doutes sur la proposition de Trump : le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a été très critique sur l’exclusion des Palestiniens des négociations, faisant douter de la capacité du plan à atteindre son objectif final.2

Sources
  1. SATLOFF Robert, Thread sur Twitter du 28 janvier 2020
  2. Germany, Europe react to Trump’s Middle East peace plan, DW, 30 janvier 2020