Hong Kong. Agnes Chow est l’une des figures du parti Demosistô luttant pour « l’auto-détermination » de Hong-Kong, et contre « l’oppression du parti communiste chinois »1. Les fondateurs du parti sont Nathan Law (25 ans), Joshua Wong (22 ans) et Agnes Chow (22 ans). Dès 2012 ils militaient pour la mise en place d’une réelle éducation neutre et objective et s’opposaient aux programmes scolaires pro-Pékin, dans le syndicat étudiant Scholarism, dont Agnes Chow était la porte-parole. Ils ont participé également aux mouvement des parapluies en 2014 lors duquel un sit-in a été organisé au centre financier de Hong Kong afin de réclamer le vote au suffrage universel. En 2016 le parti Demosistô a été créé dans la continuité du syndicat étudiant.

Dans le contexte du bras de fer qui a récemment à nouveau opposé les hongkongais et les pouvoirs locaux (et Pékin) sur la loi d’extradition de criminels, Agnes Chow s’est rendue à Tôkyô le lundi 10 juin. Devant les journalistes, elle a appelé les autorités japonaises à surveiller et protéger Hong-Kong. Le tout dans un « japonais courant » souligne le Japan Times2.

Le 13 juin un rassemblement de soutien à Shibuya a réuni environ 2000 personnes selon le Mainichi Shimbun3. La manifestation a été organisée par Motoyama Shinjirô du mouvement des SEALDs, un mouvement démocrate qui s’est opposé à Abe Shinzô en 2015 et 2016.

La victoire des militants hongkongais est perçue comme un camouflet par Pékin. La presse chinoise officielle dénonce des manifestations orchestrées par l’étranger et accuse les opposants politiques de « collusion avec l’Occident »4.

Le 27 juin, le jour de la rencontre entre Abe Shinzô et Xi Jinping, Joshua Wong et Agnès Chow ont à nouveau organisé une manifestation5 afin d’attirer l’attention des membres du G20. Les membres de Demosistô ont également beaucoup communiqué sur Twitter, Joshua Wong publie en anglais et Agnès Chow en Japonais. On peut aussi ajouter les communications dans les journaux Japan Times et New York Times intitulé « We resist for what we deserve ».

Des efforts qui portent leur fruits : selon le député Nishimura Yasutoshi, lors de la rencontre, Abe Shinzô a rappelé son attachement à la liberté, au libre échange et au principe « un pays, deux systèmes ». Le conflit territorial des îles Senkaku/Diaoyu a également été abordé.

Perspectives :

  • Le Japon peut ainsi se placer en protecteur des nations et de la liberté. Le Japon ne peut rester sans rien dire quand il s’agit du sort de Hong-Kong, de Taïwan ou de tout ce qui se passe en Mer de Chine notamment à propos des Senkaku. Ces questions territoriales sont toutes liés.
  • Depuis 2018 les deux pays ont commencé à se rapprocher et la Chine étant en pleine guerre commerciale avec les USA, pourrait voir le Japon comme un partenaire incontournable.