Southampton. Le 27 mars 2017, Theresa May et son gouvernement engageaient, par l’utilisation de l’article 50 du traité de l’Union européenne, le début du processus de retrait formel du Royaume-Uni de l’Union européenne ou « Brexit ». Cet évènement marque pour beaucoup de ressortissants des pays de l’Union le début d’une période d’incertitude sur leur avenir. Si les Britanniques sont eux-mêmes conscients des dégâts qu’a pu causer et que cause toujours le Brexit en termes d’attractivité et de réputation1 , ceux-ci restent difficile à quantifier.

C’est l’objet d’une étude réalisée par quatre chercheurs de l’Université de Southampton et publiée par l’IZA (Institute of Labor Economics2. À partir d’une grande enquête menée sur les étudiants étrangers dans les universités britanniques, avant, pendant et après l’annonce de la décision de Theresa May de déclencher le Brexit, ils analysent comment cette sentence a pu jouer dans les choix des étudiants quant à leur installation future au Royaume-Uni.

L’un des principaux résultats est que cela n’influence que relativement peu les étudiants originaires de l’Union européenne, qui avaient déjà fait leur choix, de rester ou non à la suite de leurs études. À l’opposé, ceux qui étaient incertains ont vu leur probabilité de ne pas rester au Royaume-Uni par la suite fortement grimper suite au déclenchement du processus formel du Brexit. Les chercheurs y voient une source d’incertitude, potentiellement génératrice de difficultés au niveau juridique (visas) ou économique.

Il est aussi à noter que les étudiants non originaires de l’Union européenne ne sont que peu affectés par le Brexit et que cela ne change pas vraiment leur volonté de s’installer par la suite au Royaume-Uni.

Tout autant que la décision du Brexit, la façon dont celui-ci est geré diminue l’attractivité du Royaume-Uni pour les étudiants européens, et plus largement pour l’ensemble des citoyens européens. Le processus est en effet source d’incertitude, et ce d’autant plus dans l’actualité récente, avec la possibilité d’un “no deal”. Les auteurs en appellent alors dans leur conclusion à réduire au maximum les incertitudes juridiques ou économiques liées au Brexit pour les citoyens de l’Union européenne. Mais aussi à s’inspirer des mauvaises décisions britanniques dans la gestion du processus de retrait pour les pays où des partis politiques soutiennent une option similaire.

Perspectives :

  • Une incertitude grandissante avec la possibilité d’un “no deal”.

Sources :

  1. FALKINGHAM Jane, GIULIETTI Corrado, WAHBA Jackline, WANG Chuhong, The Impact of Brexit on International Students’ Return Intentions, IZA DP, n°12032, décembre 2018.
  2. KAMPFNER John, Brexit has made the UK a global joke. How will we rebuild our reputation ?, The Guardian, 25/12/2018.

Thomas Vroylandt

Sources
  1. KAMPFNER John, Brexit has made the UK a global joke. How will we rebuild our reputation ?, The Guardian, 25/12/2018.
  2. FALKINGHAM Jane, GIULIETTI Corrado, WAHBA Jackline, WANG Chuhong, The Impact of Brexit on International Students’ Return Intentions, IZA DP, n°12032, décembre 2018.