Varsovie. Dans la cadre de la mission Baltic Air Policing, les chasseurs de l’OTAN stationnent depuis 2004 à Šiauliai, en Lituanie. Cette mission a été renforcée par l’intégration de la base d’Ämari en Estonie en 2014, quand une partie des forces renforcées stationnaient aussi en Pologne (3). A partir d’août 2018 et jusqu’à la fin du mois de décembre, la tête de la mission était partagé par la Belgique, dont le F-16 belge était basé à Šiauliai, et l’Allemagne, qui avait un contingent avec des chasseurs Eurofighter à Ämari. Les deux pays, qui ont pris le relais à la fin du mois d’août, ont passé le contrôle à la Pologne en ce mois de janvier.

La tâche principale de la mission est de patrouiller l’espace aérien de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie, pays qui n’ont pas d’aviation de combat propre. Ils soutiennent également les équipages d’avions civils ou militaires en cas d’urgence et effectuent leurs propres vols d’entraînement. Mais surtout, les chasseurs effectuent des tâches de reconnaissance, en identifiant les aéronefs qui se déplacent dans l’espace aérien (2). En situation d’urgence, c’est-à-dire lorsqu’un aéronef entre dans l’espace aérien d’un des États baltes, les pilotes ont quelques minutes pour aller chercher les machines à l’aéroport. Ils doivent ensuite intercepter dans l’air les avions qui violent les règlements internationaux de la circulation aérienne (mission d’Alpha Scramble). L’alarme dans de telles situations est gérée par le commandement régional multinational des forces aériennes multinationales de l’OTAN à Uedem, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne).

Selon le commandant de la base d’Ämari, le lieutenant-colonel Uelar Lohmus, le nombre de vols sous la catégorie d’Alpha Scramble a battu tous les records en 2017, jusqu’à 130 vols, et en 2018, ils étaient plus de cent. Un nombre important est lié aux avions russes, qui violent régulièrement l’espace aérien des États baltes.

La Pologne est l’un des participants les plus actifs de la mission Baltic Air Policing et y contribue depuis 2006. Jusqu’à présent, le contingent militaire polonais Orlik a eu sept équipes participant. La Pologne a envoyé quatre MiG-29 ; en 2017, pour la première fois, des F-16 polonais ont participé à la mission. Le commandant du contingent polonais est le lieutenant-colonel Adam Kalinowski.

Lors d’une cérémonie symbolique de remise de la clé du ciel sur la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, le ministre lituanien de la Défense Raimundas Karoblis a souligné que “la police aérienne balte est un indicateur de l’unité des alliés, puisqu’elle montre que les alliés sont toujours vigilants pour préserver la stabilité” (1). Selon lui, la mission devrait devenir une partie de la défense aérienne de l’Alliance.

Perspectives :

  • Selon le plan de rotation, la Pologne effectuera également le neuvième changement en 2020.
  • Mission Baltic Air Policing a une durée indéterminée.

Sources :

  1. OTAN, Poland first Ally to safeguard Baltic Airspace in 2019, Allied Air Command, 3 janvier 2019.
  2. Kolejna zmiana PKW „Orlik” już na Litwie, Polska Zbrojna, 2 janvier 2019.
  3. Baltic Air Policing, Ministry of National Defense, Republic of Poland, 27 avril 2017.

Kinga Torbicka