Abuja. La prochaine élection présidentielle Nigériane aura lieu le 16 février 2019. Le traditionnel duel entre les deux partis principaux, l’APC et le PDP, devrait se poursuivre, malgré la présence de nouveaux candidats. Si Muhammadu Buhari (APC) semble avoir de l’avantage, son principal rival Atiku Abubakar (PDP) rassemble plusieurs alliés politiques de forte envergure. Avec un record de 78 candidats à la présidence, la prochaine élection s’annonce pour le moins complexe. Muhammadu Buhari, général et actuel président connu par sa discipline et sa lutte contre la corruption, défend son poste pour un second mandat contre son ancien allié et principal rival Atiku Abubakar. L’ancien vice-président (1999-2007) et homme d’affaires possède l’une de plus grosses fortunes du pays1 . Parmi les autres candidats, on compte aussi Oby Ezekwesili, ancien ministre de l’Éducation et fondateur du mouvement « Bring back our girls » ; le Professeur Kingsley Moghalu, ancien gouverneur adjoint de la Banque Centrale Nigériane ; Donald Duke, ancien gouverneur de l’Etat de « Cross Rivers » ; et Omoyele Sowore, patron du Sahara Reporters. Mais les deux principaux partis sont les seuls à avoir les moyens de mener une campagne nationale qui s’avère très couteuse et dépendante du soutien des élites nigérianes.

L’incertitude du résultat de la prochaine élection présidentielle vient précisément du soutien des élites. Buhari a gagné les primaires de l’APC en 2015 contre Atiku, son ancien allié qui a depuis migré vers le parti d’opposition, le PDP. Néanmoins, si Buhari a remporté les élections de 2015 face au sortant Goodluck Jonathan grâce à une majorité des élites qui l’ont soutenu2 , le candidat de l’opposition Atiku Abubakar rassemble de son coté des alliés puissants, notamment l’ancien président (1999-2007) et général Olusegun Obasanjo, ainsi que l’ancien chef de l’État (1985-1993) et général Ibrahim Babangida.

Les enjeux clés qui joueront également un rôle dans l’élection seront la corruption, l’économie et la sécurité. Concernant la lutte contre la corruption, Buhari possède un avantage contre Atiku, puisque le parti de son adversaire est vu comme celui qui a fait plonger le pays dans la corruption massive. En revanche, question economie, le Nigeria est tombé en récession en 2016 et peine à s’en sortir. Cela pose un problème à Buhari qui fait face à un homme d’affaires accompli et qui promet de consacrer 21 % du budget à l’éducation et la création de 3 millions d’emplois par an. Enfin, si le président actuel a réussi à affaiblir Boko Haram et améliorer la sécurité du pays, les conflits entre éleveurs et agriculteurs, les séparatistes du Biaffra et le banditisme restent des enjeux sécuritaires importants auxquels il semble avoir du mal à répondre3 .

Sources :

  1. CAMPBELL John, Making Sense of Nigeria’s Upcoming Presidential Election, CFR, 12 Octobre 2018.
  2. HASSAN Idayat, Nigeria 2019 : The issues and electoral maths that will decide the race, African Arguments, 1 Novembre 2018.
  3. Nigeria election : Buhari battles body double rumours and economic woe, The Guardian, 4 Décembre 2018.

Christian Frank

Sources
  1. Nigeria election : Buhari battles body double rumours and economic woe, The Guardian, 4 Décembre 2018.
  2. CAMPBELL John, Making Sense of Nigeria’s Upcoming Presidential Election, CFR, 12 Octobre 2018.
  3. HASSAN Idayat, Nigeria 2019 : The issues and electoral maths that will decide the race, African Arguments, 1 Novembre 2018.