En bref – La Commission européenne a lancé, le lundi 29 octobre, le nouveau programme Quantum Flagship, afin d’approfondir la recherche sur les technologies quantiques. Dotée d’une enveloppe d’un milliard d’euros sur dix ans, cette initiative vise à concurrencer les positions américaines et chinoises dans le domaine, en s’appuyant largement sur l’écosystème industriel européen.
Vienne. Lundi 29 octobre, la Commission européenne a lancé Quantum Flagship, troisième mouture de son programme de recherche Future and Emerging Technologies (F.E.T.), qui mobilise plus de 5 000 chercheurs et est dédiée aux technologies quantiques (1). Le montant du financement s’élève à un milliard d’euros sur dix ans, le premier volet (jusqu’en 2021) se caractérisant par le soutien à vingt projets émanant de vingt-et-un pays, pour la somme de 132 millions d’euros. Le quantique suscite en effet depuis plusieurs années le tout premier intérêt de l’Europe. En avril 2016, l’initiative Flagship avait été lancée, donnant lieu à de nombreuses réflexions en la matière, et à la publication en mai 2016 du Manifeste du Quantique, aujourd’hui signé par près de 4 000 personnes (5). Un rapport du Joint Research Centre (JRC), commandé par la Commission européenne en mai 2016 et tourné en particulier vers les communications, la simulation, le calcul, la métrologie et le chronométrage, avait ainsi permis d’élaborer une feuille de route définissant la politique européenne en la matière (4). Le rapport identifiait notamment l’importance qu’y accordaient déjà les États-Unis et la Chine. En effet, en octobre 2017, la Chine a investi 10 milliards de dollars pour fonder son National Laboratory for Quantum Information Sciences ; en juin 2018, D. Trump a lancé le National Quantum Initiative Act, qui présente une enveloppe d’1,275 milliard de dollars (1). Le Royaume-Uni, de façon nettement plus modeste, avait débloqué 20 millions de livres sterling pour le même type de projet (2). Dans cette course internationale pour la technologie, l’Europe, malgré un investissement dix fois moindre que celui de la Chine, entend poursuivre trois objectifs : renforcer sa place de pionnière dans la recherche scientifique, bâtir une industrie européenne fondée sur le quantique et faire de l’Europe un espace favorable à la fois à la recherche et à l’investissement des entreprises dans les technologies nouvelles. La Commission européenne procède ainsi bien d’une logique industrielle en finançant des programmes de recherche appliquée : chaque projet retenu comporte des entreprises, pour faire face aux géants américains comme IBM, Intel ou Google, qui investissent déjà fortement dans le domaine (3). De quoi offrir de belles perspectives à une l’Europe de l’industrie de pointe. |
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Sources :
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Olivier Lenoir |
L’Europe de l’industrie bientôt renforcée par les technologies quantiques
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que de se focaliser sur l’affaiblissement des États-nations. Il faut parler du