Paris. Avec 3 800 demandes d’asile depuis début 2018, la Géorgie se retrouve à la 3ème place de pays demandeurs d’asile en France. La Géorgie étant listée « pays sûr » par l’OFPRA (Office Française de Protection des réfugiés et Apatrides) depuis 2012, les chances d’obtenir l’asile en France pour ses ressortissants sont faibles car ils postulent à une « procédure prioritaire », l’examen de demande d’asile accéléré. Gérard Collomb s’était inquiété en mai d’une « explosion » des demandes d’asile géorgiennes en la liant à l’exemption des visas pour les courts séjours depuis mars 2017 (3).

La suspension des visas entre l’Union et la Géorgie qui est entrée en vigueur le 28 mars 2017, a permis aux citoyens géorgiens possédant un passeport biométrique de voyager dans l’espace Schengen jusqu’à 90 jours pour les raisons d’affaires et de tourisme. Au 5 février 2018, plus de 170 000 citoyens géorgiens avaient bénéficié d’un voyage sans visa dans l’espace Schengen ; environ 10 330 d’entre eux ont violé le délai de 90 jours (1).

Cette suppression de l’obligation pour les citoyens géorgiens d’être en possession d’un visa pour circuler dans l’espace Schengen a pour but de rapprocher le pays de l’Union, mais peut toutefois être suspendue en cas de hausse des demandes d’asile. Les États membres de l’Union ont à plusieurs reprises menacé d’utiliser ce mécanisme (2).

Perspectives :

  • D’ici fin 2018, les autorités géorgiennes prévoient de mettre en place des procédures plus strictes pour changer les noms de familles et d’imposer des frais de réadmission aux personnes réadmises, afin de ne pas entraver la suspension des visa entre la Géorgie et l’Union (1).

Sources :

  1. GABKHADZE Gvantsa, Government Announces Tougher Regulations to Retain Visa free with EU, The Messenger, Georgia, 12 février 2018.
  2. HASSELBACH Christoph, Germany warns Georgia over spike in asylum applications, DW, 11 avril 2018.
  3. La demande d’asile en France a augmenté de 16 % entre janvier et juillet, Le Parisien, le 22 août 2018.