En bref – À partir de juin 2019, le Parlement européen ne ressemblera probablement en rien à la législature actuelle. Suite et fin de notre série estivale sur les enjeux du scrutin européen.

Bruxelles. Parce que les meilleures choses ont un fin, il est temps de récapituler notre série sur les élections européennes. Au cours de ces dernières semaines nous avons vu que les équilibres politiques traditionnels européens sont transformés.

Tout d’abord, l’Union penche résolument à droite avec la montée en puissance des partis populistes anti-immigration et les hésitations du centre-droit européen sur les migrations. Si la droite du Premier Ministre hongrois Viktor Orbán était minoritaire au Parti populaire européen en 2014, ce dernier a maintenant des nouveaux alliés à l’intérieur (l’Autrichien Sebastian Kurz, l’Allemand Horst Seehofer) et à l’extérieure du PPE (l’Italien Matteo Salvini ou encore Marine Le Pen en France).

Dans les prochaines semaines, le concurrent européen d’Orbán selon l’Hongrois lui-même, Emmanuel Macron (1), sera forcé d’accepter ou non la bataille idéologique européenne : une Europe ouverte ou fermée au monde ? Une Europe continuant son intégration ou non ? Reste à savoir si le président français acceptera les termes de ce duel. Sa réponse dépendra aussi de sa capacité de faire une campagne avec des nouveaux alliés européens (Cuidadanos en Espagne par exemple).

Le grand perdant de ce début de campagne et de ce duel Orbán/Macron est indéniablement le centre-gauche européen, les Verts et les sociaux-démocrates. En effet, l’atout principal de Macron contre Orbán c’est de jouer la carte que seul un vote pour la version européenne d’En Marche pourrait être considéré comme un vote européen. La gauche, comme en France, va donc probablement se diviser entre ceux qui partiront rejoindre le président français et les autres.

Mais avec un Parlement plus à droite, avec plus de 150 députés venus des partis populistes de droite peut-il tourner correctement ? Avec huit groupes parlementaires entre 2015 et 2019, l’hémicycle européen a du mal à s’affirmer et à communiquer sur ses compromis, ses textes, ses aspirations sur l’Europe de demain. Or, avec un Parlement post-2019 encore plus fragmenté et sans majorité, ce dernier pourra-t-il s’affirmer comme une institution à part entière, capable de travailler et de tenir tête aux États et à la Commission ? La réponse en juillet 2019.

Perspectives :

  • Novembre 2018 : Les partis européens de centre-gauche, centre-droit et les Verts finalisent leurs programmes pour les européennes et choisissent leurs têtes de listes pour la Commission européenne.
  • Janvier 2019 : Les libéraux finalisent leurs préparatifs de campagne. Dernier délai pour Emmanuel Macron de forger une alliance ou non avec les libéraux et centristes européens (ALDE).
  • Fin mai 2019 : Elections européennes
  • 1er novembre 2019 : Prise de fonctions de la nouvelle Commission européenne issue des élections européennes.

Sources :

  1. Le Courrier d’Europe Centrale, L’Europe selon Viktor Orban, 31 août 2019

Quentin Ariès