Une vague anti corruption en Argentine

Buenos Aires. La vague de lutte contre la corruption en Amérique latine a atteint l’Argentine. Dans une situation digne d’un film, le parquet a reçu huit cahiers dans lesquels un ancien conducteur du gouvernement a décrit un réseau de corruption dirigé par les présidents Néstor Kirchner et Fernández de Kirchner  ¹. Entre 2003 et 2015, des hommes d’affaires ont versé plus de 200 millions de dollars en pots-de-vin en échange de contrats publics.

De nombreux accusés ont consenti de partager des informations en échange de peines plus légères. L’affaire frappe Fernández au moment même où sa côte de popularité dans les sondages augmentait avant les élections présidentielles de 2019, dans lesquelles il contestera probablement le président sortant Mauricio Macri. Contrairement au brésilien Ignacio Lula da Silva (qui est en prison et n’est pas autorisée à participer aux élections), Fernández est sénateur et bénéficie donc de l’immunité parlementaire).

Cependant, il reste à voir si l’affaire représentera un tournant dans la longue histoire d’impunité de l’Argentine en matière de corruption. Le système judiciaire est très proche du système politique et largement décrédibilisé aux yeux des citoyens. En outre, il est peu probable que les partisans de Fernández acceptent de croire aux accusations portées contre elle car elle a accusé la stratégie politique de Macri de détourner la critique de sa politique économique et des scandales de son parti. Dans un autre cas, l’ancien vice-président de Fernández a été condamné à cinq ans de prison pour corruption  ².

Perspectives

• Dans les semaines et les mois à venir, d’autres hommes d’affaires et fonctionnaires pourront être accusés et arrêtés, et beaucoup d’entre eux pourront arriver à des accords avec le système judiciaire pour partager des informations.
• Cette affaire aura un impact sur la campagne présidentielle d’octobre 2019