Rome. Alitalia, compagnie aérienne italienne en crise depuis plus de dix ans, a vu sa situation financière s’améliorer légèrement depuis le début de la gestion des commissaires extraordinaires. Mais la situation demeure désastreuse : en 2017, Alitalia a été en perte de 500 millions d’euro et en 2018 son résultat sera en passif au moins de 450 millions d’euro  1. Selon le quotidien La Stampa  2, l’actuel gouvernement est en train de réfléchir à un scénario de nationalisation : l’entreprise est impossible à vendre à un partenaire international sans lui donner carte blanche en matière de gestion du personnelle et de stratégie industrielle. Mais le gouvernement italien ne pourra pas accepter politiquement un tel “cadeaux” aux investisseurs  3, voilà pourquoi l’hypothèse de la nationalisation est désormais une possibilité concrète. Injecter directement de l’argent public dans Alitalia est toutefois impraticable, le gouvernement serait donc en train de réfléchir à une intervention des entreprises à capitaux publics, comme La Cassa depositi e prestiti, Poste italiane ou Ferrovie dello Stato, la “Sncf italienne”  4 .

Selon les informations de la Lettre du lundi, les deux partis de gouvernement, au début de la gestion du dossier très divergents sur la stratégie à adopter, seront désormais d’accord pour procéder à une nationalisation au plus tard pour décembre. En effet, la compagnie demeure en mesure d’assurer les vols seulement grâce à un prêt relais de 900 millions d’euro consenti par l’Italie, qui devra être restitué avant décembre prochain. Il est donc nécessaire de sortir de l’impasse avant de compromettre la continuité du trafic aérien.

Perspectives :

  • Début septembre : les commissaires et le gouvernement doivent se rencontrer pour décider quelle stratégie adopter dans le cas de nationalisation.
  • Automne : le 23 avril dernier, la Commission a ouvert une enquête au sujet du prêt-relais de 900 millions consenti par l’Italie, afin de savoir s’il constitue une aide d’État. Une possibilité concrète  5, vu la durée de celui-ci, 18 mois au lieu de 6 mois consentis par les règles. La décision de la Commission pourrait accélérer les plans du gouvernement.
Sources
  1. ARNESE Michele, Perché critico l’ipotesi Ferrovie-Alitalia, Start magazine, 8/08/2018.
  2. LILLO Nicola, Piano del governo per Alitalia tutta pubblica : niente bando, si studia una “new company”, La Stampa, 7/08/2018.
  3. MASELLI Francesco, En Italie, le gouvernement populiste envisage de nationaliser Alitalia, l’Opinion, 8/08/2018.
  4. MASSY-BERESFORD Helen, Italy seeks state-controlled shareholder consortium for Alitalia, Air transport world, 9/08/2018.
  5. ARRIGO Ugo, Alitalia vola con l’aiuto di Stato ?, Lavoce.info, 27/04/2018.