Ancienne mer d’Aral. Le sort de la mer d’Aral est un avertissement à tous ceux qui doutent que l’homme puisse influencer le climat à grande échelle. Au cours des 40 dernières années, des projets d’irrigation ont utilisé l’eau de ses affluents pour alimenter des cultures assoiffées d’eau dans les steppes arides d’Asie centrale. Le lac d’Aral, autrefois le deuxième plus grand lac intérieur du monde, est maintenant réduit à n’être guère plus qu’une flaque de sel. Les anciens villages de pêcheurs sont maintenant au milieu du désert et, avec la disparition de l’influence modératrice du lac, le climat est plus chaud, plus sec et moins hospitalier. Alors que la pauvreté a augmenté et que des tempêtes de sable remplies de produits chimiques ont balayé les anciens fonds marins, le taux de maladies respiratoires dans la population a explosé (1).

Dans cette situation, on pourrait s’attendre à ce que les pays d’Asie centrale soient particulièrement sensibles au changement climatique et à ses effets. Mais ce n’est pas le cas. Le Kazakhstan est sur le point de battre son record de production annuelle de pétrole, malgré la volonté de l’Opec de limiter la production. L’Ouzbékistan et le Turkménistan se concentrent également sur les exportations d’hydrocarbures vers l’est. Depuis 2005, tous les nouveaux pipelines construits sont dirigés vers la Chine et une augmentation de la capacité est prévue. Alors que les gouvernements discutent de diversification économique, la réalité est que le Kazakhstan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan restent très dépendants de l’industrie des hydrocarbures. Le respect de leurs engagements au titre de l’Accord de Paris sur le climat nécessiterait une stratégie de diversification, même si les conditions de vie de leurs citoyens vivant à proximité de la mer d’Aral (2) devraient suffire à convaincre les gouvernements de la région.

Pourtant, dans la chaleur chaude du désert, les foreuses parsèment le paysage des fonds marins asséchés : il y a du gaz sous terre.

Perspectives :

  • Décembre 2018 – Prochaine réunion de l’Opec. Bien que les pays d’Asie centrale n’en soient pas membres, les décisions de l’Opec auront un impact sur la rentabilité et la durée des exportations d’hydrocarbures de la région.
  • Le succès ou l’échec du nouveau centre financier d’Astana pourrait être une indication de la capacité de l’économie à se diversifier.
  • Le changement climatique continuera d’affecter le Kazakhstan, provoquant des hivers plus chauds (peut-être souhaitables dans le nord) et des étés plus chauds et plus secs (certainement pas souhaitables dans le sud déjà chaud). La nécessité des solutions mondiales est évidente, mais le Kazakhstan n’a pas encore joué son rôle en aidant à trouver une solution, au lieu de la rendre plus difficile.

Sources :

  1. Climate change poses significant risks to [Kazakhstan’s] economy, Economist Intelligence Unit, 31 juillet 2018.
  2. SATKE Ryskeldi, Interview : Central Asia Copes With Climate Change, The Diplomat, 2 aout 2018.