Riga, Tallinn, Vilnius. Lors de la dernière rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’Union lundi 16 juillet à Bruxelles, les trois pays baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie ont appuyé sur le sujet du Partenariat oriental relatif à la coopération avec six pays : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Géorgie, Moldavie et Ukraine.

La politique du Partenariat oriental a été lancée en 2009 pour renforcer l’association économique et politique des pays voisins de l’Union en soutenant leurs réformes et leur développement, sans leur offrir une perspective réelle d’adhésion. Cette politique a rencontré un succès mitigé, car les réformes dans ces six pays très différents avancent lentement. Sans une perspective d’adhésion, il est difficile de convaincre les populations des pays partenaires de l’utilité de politiques et de réformes souvent impopulaires.

Pourtant les pays baltes restent persuadés que le programme est bénéfique et nécessaire. “Leur succès est notre succès”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères lituanien Linas Linkevičius, “car un voisinage démocratique, libéral et stable contribue à une Union européenne plus solide” (3). Aux voix critiques clamant que les pays partenaires n’avancent pas assez vite, le ministre letton Edgars Rinkēvičs a répondu qu’il faut être patient, car ces pays “éprouvent certaines pressions politiques et économiques” (2). En effet, cinq des six pays du Partenariat doivent faire face à des conflits territoriaux prolongés. Aussi, leur niveau de corruption est élevé et leur dépendance de la Russie reste importante. Malgré tout, pour Edgars Rinkēvičs, ceux qui ont choisi le chemin et les valeurs européennes méritent un soutien qui, selon le ministre estonien Sven Mikser, “doit être non seulement financier et pratique, mais aussi politique” (1).

La stratégie des pays baltes est de rallier les autres pays européens au soutien du Partenariat oriental. Pour eux il s’agit d’étendre la zone de la démocratie et du libre marché au-delà des frontières extérieures de l’Union. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie savent que l’assistance durable et robuste peut donner des résultats positifs. S’ils ont réussi leur adhésion à l’Union, c’est aussi grâce aux nombreux programmes de soutien européen pour développer leurs économies, réformer leurs administrations et renforcer leurs sociétés civiles. Les baltes restent confiants dans leurs efforts constants pour attirer l’attention du club européen vers leur voisinage oriental.

Perspectives :

  • Le Conseil des ministres des Affaires étrangères ce lundi prépare la rencontre des ministres du Partenariat oriental prévu pour l’automne 2018 au Luxembourg. Le but est d’évaluer les progrès faits en direction des 20 objectifs à atteindre d’ici 2020, définis lors du sommet du Partenariat oriental en novembre 2017, dans le cadre de la présidence estonienne de l’UE.
  • Les 20 objectifs visent à créer plus de dynamique dans la coopération avec les pays partenaires et touchent aux mesures de développement économique et des opportunités de marché, au renforcement des institutions et de la bonne gouvernance, à la connectivité, l’efficacité énergétique, l’environnement, la mobilité sociale et la société civile.

Sources :

  1. Ministère des Affaires étrangères de la République d’Estonie, Mikser to EU foreign ministers : we need to think about the future of the Eastern Partnership post 2020, 17 juillet 2018.
  2. Ministère des Affaires étrangères de la République de Lettonie, Foreign Minister : The EU should support the Eastern Partnership countries which undertake tangible reforms, 16 juillet 2018.
  3. Ministère des Affaires étrangères de la République de Lituanie, ES užsienio reikalų ministrai tarėsi kaip stiprinti Rytų Partnerystės bendradarbiavimą [Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont discuté le renforcement la coopération dans le cadre du Partenariat oriental], 16 juillet 2018.