Bruxelles. Les discussions du sommet de l’Otan des 11 et 12 juillet n’ont pas seulement porté sur le fameux partage des charges (responsabilités et coûts) au sein de l’Alliance. Parmi les autres questions abordées, l’engagement en Afghanistan et l’adhésion de nouveaux membres ont été au centre des discussions des deux côtés de l’Atlantique. Sur le premier point, l’Otan a réitéré son engagement à soutenir le gouvernement à Kaboul jusqu’en 2024, en particulier dans le domaine de la formation et de l’assistance des forces armées locales. Les troupes alliées, à l’heure actuelle, opèrent dans le cadre de la mission Resolute Support, avec des tâches d’entraînement et de formation.

L’annonce de l’engagement renouvelé fait suite à l’augmentation du déploiement des troupes américaines décrétée par Donald Trump en septembre dernier, qui les a fait passer de 12 000 à 15 000. Ces derniers jours, à l’instar de Washington, Londres avait déjà annoncé une augmentation de son propre contingent, le doublant presque en le faisant passer de 600 à 1000 soldats (1). En outre, le sommet a réaffirmé que l’Alliance atlantique a l’intention de maintenir sa politique de porte ouverte visant à encourager l’adhésion de nouveaux membres. Si, à l’heure actuelle, les candidatures de l’Ukraine et de la Géorgie restent gelées afin de ne pas irriter davantage la Russie, au contraire, la résolution du différend entre la Macédoine et la Grèce sur le nom officiel de la “République de Macédoine du nord” a permis aux alliés d’inviter officiellement Skopje à la table des négociations en vue d’une future adhésion à l’organisation, ce qui porterait le nombre de pays membres à trente.

Perspectives :

  • Malgré les frictions sur la question du partage des charges, en particulier dans le domaine des dépenses pour la défense, qui a toujours été une épine dans les relations transatlantiques, les États-Unis et l’Europe ont une fois de plus fait preuve de convergence d’intérêts dans le cadre de l’Alliance atlantique visant à poursuivre la coopération stratégique face, comme l’indique le texte du communiqué final, au défi posé à « l’ordre international fondé sur des règles » (2). Cette coopération se poursuivra à long terme.
  • Le sommet a réaffirmé l’engagement des Alliés en faveur de la stabilité de l’Afghanistan, mais l’objectif est loin d’être atteint. L’augmentation des troupes des États-Unis et du Royaume-Uni appelle les autres alliés à faire un nouvel effort dans cette direction, ce qui semble cependant difficile à réaliser, principalement en raison de l’adversité des différentes opinions publiques nationales.
  • L’élargissement de l’Alliance atlantique est destiné à se poursuivre avec l’adhésion probable de la Macédoine à moyen terme. Toutefois, il semble hautement improbable que d’autres pays, en particulier ceux qui intéressent les intérêts stratégiques de la Russie, soient invités à la table des négociations pour discuter d’une adhésion effective à l’Otan.

Sources :

  1. Afghanistan : UK to send 440 more non-combat troops, BBC, 10 juillet 2018.
  2. Brussels Summit Declaration, NATO, 12 juillet 2018.