Montevideo. L’Uruguay prendra la présidence du Mercosur (une communauté économique formée par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay) pour la deuxième partie de l’année 2018 et sa priorité sera de finaliser un accord commercial avec l’Union européenne (1). Si un accord n’est pas trouvé rapidement, l’élan pourrait être brisé compte tenu des élections brésiliennes qui sont prévues pour octobre 2018, du Brexit qui aura lieu en mars 2019 et des élections européennes de mai 2019.

Du côté européen, les principaux obstacles sont le protectionnisme de l’agriculture (notamment de la part de la France) et la protection de certaines appellations comme le vin ou le fromage auxquelles s’oppose parfois le Mercosur. Quant au Mercosur, celui-ci souhaite protéger son industrie automobile (2).

Au-delà des raisons purement économiques, les deux blocs ont besoin de cet accord pour prouver leur force dans un contexte global de plus en plus incertain : pour l’UE, signer un accord avec le principal bloc économique d’Amérique du Sud signifierait qu’il y a un futur post-Brexit pour l’intégration commerciale. De plus, un tel accord fournira de nouvelles opportunités en Amérique latine, une région habituellement  négligée malgré l’étroitesse de ses liens historiques et économiques avec l’Europe.

Perspectives :

  • Juillet : le nouveau round de négociations entre le Mercosur et l’UE aura lieu à Bruxelles.
  • Le Mercosur est doté d’une indéniable volonté politique d’aboutir rapidement à un accord ; mais si un accord n’est pas conclu dans les prochains mois, les négociations pourraient être définitivement avortées.

Sources :

  1. BLEKINSOP, Peter, O’DWYER, Peter, Fresh hope of EU-Mercosur trade deal, The Times. June 4, 2018, The Times.
  2. MANZONI, Carlos, Quiénes ganan y quiénes pierden con un acuerdo entre el Mercosur y la Unión Europea, La Nación, March 25, 2018.