Washington.L’administration Trump poursuit ses efforts pour redéfinir ses relations commerciales avec le reste du monde à travers le protectionnisme. Selon le président américain, de nouveaux droits et tarifs douaniers permettraient aux États-Unis d’obtenir un plus grand pouvoir de négociation avec leurs homologues et, par conséquent, d’obtenir un compromis plus favorable à leurs propres intérêts économiques qui, cependant, dépendent toujours du libre-échange. Dans cette optique, sur la base de l’article 232 du Trade Expansion Act de 1962, qui reconnaît le droit du Président d’imposer des tarifs et des droits de douane pour des raisons de sécurité nationale, l’administration a lancé une étude sur la possibilité de taxer jusqu’à 25 % les importations d’automobiles en provenance de pays tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Union européenne.

Actuellement, les droits sur les voitures importées aux États-Unis sont de 2,5 %, tandis que l’Union européenne applique 10 % (3). L’UE s’est inquiétée de la décision de Trump, car si elle conduisait réellement à des mesures protectionnistes, elle aurait selon toute vraisemblance un impact négatif sur l’ensemble du secteur, en particulier en Allemagne, en France et en Italie, entraînant de la volatilité sur les marchés pour les principaux constructeurs automobiles. Le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen, a averti : « Les États-Unis violeraient les règles de l’OMC en imposant des droits sur les voitures » (4). Entre-temps, la Chine, désireuse d’apaiser les tensions commerciales avec Washington, avait déjà promis, avant l’annonce de l’étude de la Maison-Blanche, de réduire de 25 à 15 % (2) les droits de douane sur les voitures importées des États-Unis.

Perspectives :

  • A la suite de cette annonce, les principaux constructeurs automobiles européens ont constaté une augmentation des ventes de titres dans les principales places financières européennes. Les plus touchés sont Peugeot (-1,11 %), Renault (-1,68 %), Daimler (-2,77 %), Volkswagen (-2,54 %) et Fiat-Chrysler Automobiles (-1,84 %).
  • Comme l’a suggéré le secrétaire américain au commerce, Wilbur Ross, l’Union européenne, bien qu’alliée aux États-Unis, ne bénéficiera pas d’un traitement préférentiel dans les relations commerciales bilatérales tant que, aux yeux de Washington, la réciprocité commerciale équitable ne sera pas rétablie (1). On peut donc s’attendre à de nouvelles frictions commerciales entre les deux rives de l’Atlantique à court et moyen terme.

Sources :

  1. BLENKINSOP P., ROSE M., U.S., Europe expose trade divisions as tariff clock ticks, Reuters, 28 mai 2018.
  2. BRADSHER Keith, China Cuts Car Tariffs, in a Small Offering to the U.S. on Trade, The New York Times, 22 mai 2018.
  3. DONNAN Shawn, WEBBER Jude, Donald Trump launches US probe into car imports, Financial Times, 24 mai 2018.
  4. PARIETTI R., Trump fa sbandare le auto in borsa, Il Giornale, 25 mai 2018.