Nouvelle étape pour le pipeline Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde (TAPI)

Tachkent. Le président ouzbek Mirziyoyev a annoncé cette semaine, au cours d’une visite à Tachkent auprès de son homologue turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow, que l’Ouzbékistan participerait à la construction du pipeline, prévu depuis longtemps, qui doit traverser le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan, et l’Inde (TAPI) ¹. Depuis que les Talibans afghans ont déclaré qu’ils protégeraient le pipeline en février, les spéculations vont bon train sur sa désormais possible construction ². Avec Tashkent qui soutient le projet et souhaite fournir des financements (certes limités), les acteurs régionaux sont maintenant tous sur la même ligne.

Cela dit, les investissements évoqués (probablement 10 milliards de dollars) ne sont pas encore disponibles et garantir la sécurité reste très difficile puisque le pipeline doit traverser à la fois le sud de l’Afghanistan et les régions instables du nord-ouest du Pakistan. Malgré tout, cette nouvelle fissure du monopole russe sur le gaz turkmène (après la précédente, causée par la création du pipeline Turkménistan-Chine) permettra au Turkménistan de diversifier ses exportations et d’affaiblir le rôle que joue la Russie dans l’industrie des hydrocarbures en Asie Centrale ³.

Si le Turkménistan parvient à créer de bonnes routes pour ses exportations à la fois vers l’Inde et vers la Chine, la Russie pourrait devenir un partenaire parmi d’autres et cesser de se penser en position de monopole. Cela, pourrait par la suite ouvrir la porte à la création d’un nouveau pipeline, qui traverserait la Caspienne et le Caucase en direction de l’Europe.

Perspectives :

• Faire attention à de possibles attaques des Talibans (ou d’autres groupes armés).
• Trouver les fonds nécessaires pour le pipeline sera difficile – le Turkménistan a peu d’expérience dans la construction d’infrastructures importantes en dehors de son territoire. Peut-être que la China National Petroleum Company pourrait être impliquée.