Macondo. Depuis les années quatre-vingt, juristes et chercheurs spécialisés en criminalité pointent du doigt une mondialisation du crime organisé. L’intensification de la relation qui lie les mafias italiennes aux cartels latino-américains en est un exemple.

Cette tendance est nourrie par une dynamique double : d’un côté, les cartels recherchent de nouveaux marchés suite à la saturation du marché nord-américain ; de l’autre, les mafias veulent tracer d’autres itinéraires d’importations de drogues en Europe suite à l’affermissement des contrôles dans la région méditerranéenne. La première alliance juridiquement prouvée entre cartels et mafias remonte à 1987 et liait le célèbre cartel de Medellín à la mafia Sicilienne.

Cette dynamique de mondialisation dépasse les seuls échanges commerciaux. En effet, un grand nombre de mafieux italiens choisissent l’Amérique Latine pour fuir la justice italienne ou y passer leur retraite. Ils profitent de la corruption institutionnelle, de l’infiltration des organes de police par le crime organisé et de l’incapacité des États à imposer la loi sur tout leur territoire.

La capture des mafieux en fuite est alors conditionnée par la qualité de la collaboration internationale policière. Entre 1990 et 1993, une rafle internationale organisée par la police italienne et Interpol a mené à l’arrestation de plusieurs cadres de la mafia en Amérique Latine. Après plus d’une décennie d’accalmie, cette coopération policière a repris en 2013 avec la capture de Valentino Alami (Ndrangheta) en Équateur et plus récemment de Rocco Morbito (Ndrangheta) en décembre 2017 à Montevideo et de Salvatore Longo (Camorra) en janvier dernier à Tijuan.

Sources :

Perspectives :

  • Cette alliance de la mafia européennes et des cartels latino-américains n’est pas propre à l’Italie comme le démontre l’opération Mito de la police espagnole qui a mis sur écoute les business du mafieux galicien Sito Miñanco et les cartels colombiens. On pourra dans les semaines à venir avoir plus d’informations.