Strasbourg. L’APCE (Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, une assemblée dénuée de pouvoirs législatifs qui débat des questions des droits de l’homme et de la corruption) a livré dimanche en fin d’après-midi un rapport sur la « diplomatie du caviar » de l’Azerbaïdjan.

Trois experts indépendants ont dépouillés pendant presque un an les multiples cadeaux offerts par le régime du président Aliyev aux membres de cette assemblée. Caviar, tapis et voyages luxueux font partie de ces largesses censées améliorer la réputation du petit État pétrolier du Caucase à l’échelle européenne. Élections truquées, musèlement de la presse, assassinats d’opposants sont autant de pratiques qui bloquent pour l’instant tout rapprochement de l’Azerbaïdjan avec l’Union Européenne qu’il souhaite intégrer pour prendre ses distances avec son imposant voisin russe. Moins de deux semaines après la réélection triomphale mais très suspecte du leader Aliyev, les conséquences de ce rapport ne menacent pas seulement la question d’une adhésion à l’Union. Le règlement du conflit du Haut-Karabagh qui l’oppose à son voisin arménien est aussi en jeu, puisque c’est l’OSCE (Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe) qui est en charge de son règlement.

Sources  :

  • Conseil de l’Europe : rapport d’enquête sur le Caviargate publié dimanche,TV 5 MONDE, 20.04.2018
  • MOTET Laura, “« Diplomatie du caviar » : les échanges de bons procédés entre l’Azerbaïdjan et les élus français”, Le Monde, 05.09.2017

Perspectives :

  • Cette semaine : l’impact de ce rapport dépendra pour beaucoup de la résonance nationale qu’accorderont les dirigeants européens à cette affaire dont le risque est qu’elle se cantonne à des mesures disciplinaires sans vraie prise de conscience des risques d’un tel lobbying étatique.