Paris. Du 19 mars au 30 juin 2018 se tient le débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). C’est le moment que choisit l’association de consommateurs « UFC-Que choisir » pour accuser EDF de sous-utiliser ses centrales nucléaires lorsque les prix du marché électrique de gros baissent. L’association, dans une enquête publiée le 5 avril, assure que ces pratiques ont  cours depuis 2012. EDF userait alors de moyens de productions plus coûteux (centrales à gaz, fioul, charbon) faisant remonter les prix du marché.

Le surcoût pour les consommateurs particuliers atteindrait 2,4 milliards d’euros sur la période 2012-2016. Selon l’association, le « quasi-monopole en amont permet à EDF une exploitation de ses capacités de production, notamment nucléaires, contraire aux intérêts des consommateurs. ». EDF produit plus de 86 % de l’électricité française grâce à son monopole sur le parc nucléaire. EDF conteste les accusations d’UFC-Que choisir dans un communiqué déclarant que l’association s’appuie « sur un raisonnement économique erroné qui ne tient pas compte de la réalité du marché de gros, marché européen interconnecté basé sur la rencontre de l’offre et de la demande. ». Le communiqué affirme qu’EDF « optimise à tout moment l’utilisation de son parc de production » et « agit sous la surveillance permanente du régulateur de l’énergie ».

Sources : 

Perspectives :

  • Le débat public sur la PPE se poursuit jusqu’au 30 juin 2018, et l’UFC-Que Choisir souhaite que les pouvoirs publics profitent de l’occasion pour se saisir de la question. De plus, de potentielles poursuites judiciaires sont à suivre puisque selon le communiqué de l’entreprise, « En conséquence, et eu égard à la gravité des propos tenus, EDF se réserve le droit d’intenter toute action devant les tribunaux ».

Sami Ramdani