De l’Empire Trump    : sources intellectuelles d’une révolution culturelle

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On sait désormais que J. D. Vance, l’auteur de Hillbilly Elegy jouera un rôle clef si Trump est réélu. Le 23 avril, devant le Sénat, il s’est farouchement opposé à l’aide américaine à l’Ukraine. Ses arguments ne relèvent pas seulement d’une rhétorique trumpiste outrancière  : ils ciblent la mémoire des classes moyennes heurtées par la guerre en Irak. Avec Vance, on comprend peut-être enfin la ligne qui sous-tend le programme de politique étrangère de Trump. Nous traduisons et commentons pour la première fois son allocution in extenso.

Avons-nous compris ce que signifierait le retour de Trump pour l’Europe  ? À Munich, l’un de ses soutiens clefs vient de proposer l’une des meilleures synthèses à ce jour de sa vision géopolitique fondée sur un axiome  : «  Les États-Unis aussi ont des limites  ». Entre une paix négociée avec Poutine, le retrait de l’Europe et la nécessité d’un réarmement industriel occidental dans l’ère des pénuries  : «  ce n’est pas avec le PIB que l’on gagne les guerres  ». Nous publions cette intervention inédite en français, avec une introduction signée Nathalie Tocci qui modérait le panel avec J. D. Vance à la Munich Security Conference.

Pour comprendre la rationalité du système Musk, il faut en déconstruire les grands principes. À travers la désactivation de Starlink en Ukraine ou sa tentative chaotique de racheter Twitter, le milliardaire est en train de construire une puissance géopolitique formelle, complémentaire des prérogatives actuelles des États-Unis — une puissance fondée sur un cocktail nouveau  : trolling, technologie totale, techno-politique. Asma Mhalla fait le point dans cette étude.

Les menaces qui troublent le repos des démocraties ne viennent pas seulement dans le sillage des républiques autoritaires  : Peter Thiel, libertarien convaincu, membre du conseil d’administration de Facebook, prêche la fin de l’État.