De l’Empire Trump    : sources intellectuelles d’une révolution culturelle

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Il y a quelques jours, J. D. Vance était invité par l’influent Claremont Institute à donner sa définition d’un «  homme d’État  » en 2025.

Dans un discours important, le vice-président des États-Unis a surtout proposé un modèle en négatif — concentrant sa prise de parole sur le candidat à la mairie de New York Zohran Mamdani.

Sa vision d’un futur «  post-libéral  » dans l’Amérique de Trump, centrée sur les politiques migratoires, mérite d’être étudiée.

Changer de régime aux États-Unis n’est pas une idée nouvelle — mais avec Trump, ses théoriciens sont en train d’essayer de l’actualiser.

Pour Patrick Deneen, il faut accélérer la chute de l’ordre libéral qui est en train de s’effondrer là où il est né, aux États-Unis.

Entretien avec l’intellectuel catholique proche de J. D. Vance qui veut un changement de régime à Washington pour faire naître une nouvelle élite — et «  dépasser les orthodoxies des Lumières  ».

Le projet qui vient d’outre Atlantique nous sidère.

Depuis presque six mois la Maison-Blanche cherche à transformer la démocratie américaine en une monarchie bizarre contrôlée par les seigneurs de la tech et une nouvelle dynastie.

Le fait que ce projet nous paraisse totalement déraisonnable ne l’empêche pas d’exister — s’il est difficile de le décrire, il est nécessaire de le comprendre.

Pour garder le cap dans l’espace fuyant, filiforme et désorganisé de cette contre-révolution nous publions aujourd’hui le premier Atlas de la pensée néoréactionnaire.

De Curtis Yarvin à Bronze Age Pervert, en passant par Peter Thiel et Nick Land, nous venons de publier la première bibliographie commentée des principaux idéologues de l’un des courants les plus influents, violents et dangereux qui influence la Maison-Blanche — les Lumières noires.

Pour essayer de comprendre et de définir en quoi consiste cette pensée néoréactionnaire, nous avons interrogé les deux chercheurs qui ont coordonné ce travail pionnier.

Chaque semaine, nous publierons la traduction et le commentaire d’un texte inédit.

À Fort Bragg, le président américain a transformé un passage en revue militaire en meeting politique, obligeant des militaires en uniforme sélectionnés pour leur loyauté à l’acclamer.

Après l’envoi de Marines à Los Angeles et juste avant la grande parade militaire qui aura lieu à Washington pour son anniversaire, il s’agit d’une étape de plus dans la transformation des États-Unis.

Nous traduisons son discours aux accents guerriers.

Curtis Yarvin, Bronze Age Pervert, Marc Andreessen. Dans les écrits de la nébuleuse composite du canon trumpiste, un nom revient souvent  : Friedrich Nietzsche.

Érigé en saint-patron, l’auteur de Zarathoustra est pourtant l’objet d’un contresens total par les techno-césaristes de la Silicon Valley.

Patrick Wotling, l’un des plus grands spécialistes de Nietzsche, tente d’expliquer pourquoi.

Dans un texte publié par le compte officiel du département d’État américain, l’administration Trump relance sa doctrine européenne  : le changement de régime.

Dans cet appel à la construction d’une «  alliance civilisationnelle  » — explicitement adressé au Rassemblement National en France, à l’AfD en Allemagne et au PiS en Pologne — la plus puissante diplomatie au monde assume un projet  : transformer l’Union en un agrégat de «  nations chrétiennes comme la Hongrie  ».

Nous le traduisons et commentons ligne à ligne.

Si son langage est plus diplomatique que celui d’un Yarvin ou d’un Lyons, c’est qu’à la différence d’autres intellectuels du trumpisme, Gladden Pappin a des fonctions opérationnelles.

Depuis quelques années, entre Budapest et Washington, il est l’un des artisans clefs de la convergence idéologique entre Trump et le régime d’Orban — une «  parenté stratégique  » cultivée aujourd’hui dans les think tanks et les cercles du pouvoir conservateur des deux côtés de l’Atlantique.

Alors que Trump est à Rome pour les funérailles du pape, nous l’avons rencontré.