Et si le futur se trouvait en Arabie Saoudite ? Depuis son arrivée au pouvoir, Mohammed Ben Salmane n’a eu de cesse de transformer son pays au gré d’un imaginaire façonné par la science fiction. Dans un monde fracturé et confronté à des crises imbriquées, ce modèle d’investissement agressif sans démocratie pourrait faire des émules.
Stratégie du chaos : quelques heures après les allocutions de Poutine au Sommet des BRICS à Johannesburg, prononcées en visioconférence car le président russe est sous la menace d’une interpellation en Afrique du Sud, deux mois jour pour jour après la tentative avortée de coup d’État, un avion du « traître » Prigojine s’écrasait près de Tver — le chef de Wagner était sur la liste des passagers. Quel est le sens diplomatique de la prise de parole d’un chef de gouvernement qui semble prêt à tuer les membres de son premier cercle ? Où est la vérité quand l’affameur du Kremlin — responsable de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Est — se pose à Johannesburg en garant d’une nouvelle multipolarité au service de l’Afrique ? Pour s’orienter dans le brouillard, c’est entre les lignes qu’il faut lire ce discours que nous traduisons et commentons pour la première fois en français.
En 2050, la population de l’Afrique aura doublé : des gouvernements à la jeunesse organisée, le pouvoir se déplace. Comment gouverner le continent ? Alors que s’ouvre en Afrique du Sud le sommet des BRICS, Ibrahim Assane Mayaki, ancien premier ministre du Niger, propose un modèle pour penser les bouleversements structurels.
Cet été, un séisme politique inouï a frappé l’Argentine — nous n’en avons pas encore pris la mesure.
Dans un pays miné par l’inflation et la crise économique, un nouvel acteur est venu dynamiter le jeu politique. À quelques mois des élections présidentielles, Ariel Goldstein tente de comprendre et de qualifier le phénomène Javier Milei, dont la doctrine est un alliage d’éléments libertariens, de fondamentalisme religieux et d’autoritarisme moral fanatisé.
« Il nous faut parler de stratégie », une conversation inédite avec Mohamed Bazoum, président du Niger séquestré par la junte
Afriques SubsahariennesLe 26 juillet 2023, le Président Bazoum a été séquestré avec sa famille par sa garde présidentielle. Depuis, une junte s’est installée à la tête du Niger, sans définir ses intentions, déstabilisant toute la région sahélienne. Quelques semaines avant ces événements, Mohamed Bazoum se confiait sur un pilier clef de son action politique. Nous publions aujourd’hui son dernier entretien avant le putsch.
Alors qu’une réunion des chefs d’états-majors de la CEDEAO — reportée sine die — doit se réunir à Accra sur la situation au Niger, l’organisation semble peiner à trouver la voie d’un consensus. Dans cette étude, Anthony Guyon repart de l’histoire des interventions militaires de la communauté depuis les années 1990 pour poser la question de l’échelle d’intervention de la CEDEAO.
Alors que la CEDEAO a décidé, lors du Sommet exceptionnel de jeudi, « d’activer sa force d’intervention » — tout en affirmant vouloir privilégier la voie diplomatique avec les putschistes de Niamey — et qu’elle tiendra demain à Accra une réunion de ses états-majors, Olivier Vallée revient sur une question clef : de quoi parle-t-on lorsqu’on évoque les forces de sécurité et de défense dans la région ? Histoire et panorama de l’institution militaire au Sahel — avec un tableau récapitulatif exclusif.
Après le Niger, une nouvelle donne au Sahel ? conversation avec Rémi Carayol
Afriques SubsahariennesLe Sahel est plongé dans un interrègne. Alors que la situation pourrait être en train de basculer après l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO, faisant planer la menace d’une intervention militaire, nous revenons avec l’auteur du Mirage sahélien sur le grand contexte de ce qui se joue aujourd’hui à Niamey. Pour lui, Paris a tout à risquer si elle s’associe à une intervention militaire.
Se développer dans les sanctions : un nouveau paradigme africain ? Le cas du Mali
Afriques SubsahariennesCe dimanche, en réaction au coup d’État au Niger, quinze pays de la CEDEAO ont décidé de sanctions et ont agité la menace d’un « recours à la force ». Pourtant, récemment, les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali n’ont pas affaibli le pays comme leurs instigateurs le souhaitaient — elles ont au contraire contribué à redéployer l’économie du pays.
En Pologne, l’avortement est une question de vie ou de mort. En ce cas, comment s’étonner qu’elle divise profondément l’électorat. Dans cette conversation extraite d’un livre ayant connu un important retentissement en Pologne, Karolina Wigura et Tomasz Terlikowski discutent de leur opposition fondamentale sur la question. En creux, se dessinent les lignes de l’affrontement entre libéraux et conservateurs polonais, l’une des clefs des élections à venir à l’automne.
Cet échange est publié en partenariat avec l’hebdomadaire polonais « Kultura Liberalna ».