Guerre

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Une armée irrégulière russe avance vers Moscou — ou peut-être pas  ; l’armée russe est enlisée face à la contre-offensive ukrainienne — ou peut-être pas. Alors que l’étendue de la crise semble entrer dans une dimension quantique, le président ukrainien vient de prendre la parole pour définir la position de l’Ukraine — espace de stabilité dans le chaos des guerres poutiniennes  : «  la sécurité du flanc oriental de l’Europe ne dépend que de notre défense.  »

Hier dans la nuit, le chef de la milice Wagner, l’ancien cuisinier du Kremlin Evgueni Prigojine, s’est soulevé contre son maître. C’est un pronunciamento  : une milice de plus en plus centrale dans l’ordre de l’État se lance à l’assaut du Kremlin. Il en appelle à l’armée et à la population russe pour renverser Vladimir Poutine. Dans ce brouillard où rien n’est sûr, nous traduisons et commentons son discours solennel de ce matin — sa première contre-attaque.

Qu’est-il en train de se jouer sur le territoire ukrainien  ? Alors que l’opération très attendue de contre-offensive se déploie, nous avons interrogé Joseph Henrotin sur la nature particulière de cet objet militaire, ses modèles historiques et ses chances de succès.

Le Kremlin avait prévenu  : le jour le plus important de cette année ne serait pas aussi flamboyant que celui des années précédentes. La brièveté du discours, les images d’une commémoration et d’un défilé réduits au strict minimum trahissent les convulsions de Vladimir Poutine et des membres de sa Cour.

Clamer, répéter, marteler les mots «  victoire  » ou «  patrie  » n’a jamais garanti la moindre «  victoire  » à sa «  patrie  »  : en dépit de ses plates envolées et de ses effets de manche, le discours de Vladimir Poutine n’a guère convaincu — à l’imitation de toute la célébration du 9-Mai.

À Khartoum et dans d’autres villes, deux chefs militaires s’affrontent avec des armes lourdes, des blindés, des avions de guerre. Ces combats portent le germe d’une guerre civile. Comment en est-on arrivé là  ?

Roland Marchal inscrit les événements de ce mois-ci dans le temps long du Soudan depuis l’indépendance — une profondeur historique dont la méconnaissance pourrait avoir des conséquences encore plus tragiques.