La Révolution française était-elle vouée à l’échec ? Si les critiques sont aussi vieilles que la Révolution elle-même, celle-ci continue d’être érigée en modèle. Penser ses échecs, c’est peut-être essayer de comprendre plus fondamentalement ce qu’est une expérience de rupture. Nous publions des bonnes feuilles du dernier livre de Jean-Clément Martin.
Jean-Clément Martin
Historien
Jean-Clément Martin est professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française (CNRS). Son dernier ouvrage s'intitule Penser les échecs de la Révolution française (2022).
« La guerre est bonne pour les officiers militaires, pour les ambitieux, pour les agioteurs qui spéculent sur ces sortes d’événements ; elle est bonne pour les ministres, dont elle couvre les opérations d’un voile plus épais et presque sacré ; elle est bonne pour la Cour, elle est bonne pour le pouvoir exécutif dont elle augmente l’autorité, la popularité, l’ascendant ; elle est bonne pour la coalition des nobles, des intrigants, des modérés, qui gouvernent la France. »