Emmanuel Lincot

Professeur

Emmanuel Lincot est chercheur associé à l’IRIS. Spécialiste de l'histoire de la Chine, il enseigne à la Faculté des lettres de l’Institut catholique de Paris.


A Pékin, l’agenda politique se précise et approche à grands pas, alors même que la pandémie n’a pas disparu. 2021 sera l’année du centenaire du PCC et en 2022 se tiendra le 20e Congrès. La crise sanitaire a été une formidable occasion pour Xi Jinping de concentrer son pouvoir, de le légitimer et de préparer le prochain Congrès. Le calendrier rassemble par conséquent, et sur les deux années à venir, deux rendez-vous d’une importance cruciale tant sur le plan économique que stratégique. Cet article propose une analyse nuancée de la mise en scène de la victoire du Parti-État sur la pandémie de Covid-19.

En cette veillée d’élections présidentielles américaines, les tensions avec la Chine n’ont jamais été aussi fortes et saillantes. La Chine et les États-Unis n’ont pourtant pas toujours été rivaux. Cette histoire reste, sur la longue durée, méconnue en Europe. Or, elle est d’autant plus importante que c’est de cet héritage dont notre avenir dépend.

Alors que les États-Unis sont tout à la fois un modèle envié et un rival évident pour de nombreux chinois, l’affrontement sino-américain est-il inéluctable  ?

Alors que la Covid-19 fait des ravages dans les pays de l’Amérique du Sud, la Chine semble accélérer son emprise sur un continent qui demeure pourtant le pré-carré des Etats-Unis. Depuis deux décennies, au moins, l’influence américaine sur le continent sud-américain est fortement concurrencée par Pékin. Les raisons de ce rapprochement sont nombreuses et visent pour Pékin à isoler davantage Washington. Cet article propose une synthèse des enjeux de la montée en puissance la Chine en Amérique du Sud, ainsi que des réflexions stratégiques sur le devenir de l’acteur chinois au regard des mutations diplomatiques en cours avec la continuité de la pandémie et de l’agenda politique américain.

Les relations entre l’Union Européenne et la Chine sont en voie de recomposition. La crise du coronavirus continue d’accélérer ce processus. La grande majorité des pays de l’Union manifeste de plus en plus ouvertement leur désapprobation concernant les dossiers importants de la politique internationale chinoise. Mise en contexte du sommet UE-Chine d’aujourd’hui.

Depuis les vingt dernières années, la politique étrangère chinoise a intensifié l’internationalisation de ses grands groupes, augmenté de manière très significative les investissements à l’étranger, puis avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, accentué le rôle de la Chine comme puissance dans le système international. De plus en plus la Chine perçoit le continent africain comme un vaste marché sur lequel l’industrie chinoise, technologies innovantes (3G, 4G et demain 5G), en tête, peuvent constituer une alternative aux propositions occidentales, renforçant le déséquilibre très important de la relation commerciale et la dépendance croissante des Etats africains à la Chine. L’objet de cet article est de dégager les tendances politiques et diplomatiques du modus operandi du Parti-Etat dans l’ensemble des pays africains.

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Si l’on excepte l’histoire des Routes de la soie sur la longue durée, les relations diplomatiques pour l’ère moderne et contemporaine entre la Chine et le monde musulman n’ont réellement commencé qu’avec la décolonisation. Aujourd’hui, ces relations posent un défi à la fois culturel et stratégique pour la Chine et demeurent l’un des principaux enjeux du XXI° siècle.

Depuis ce dernier quart de siècle, la politique chinoise des pays européens s’est installée dans le dilemme réalisme / idéalisme. La pandémie de la Covid-19 en aura cruellement rappelé toutes les contradictions. Profondément asymétriques, les relations sino-européennes sont souvent mues, de part et d’autre, par des présupposés tenaces. Cet article propose de revenir sur la relation singulière, inscrite dans le temps long, entre l’Europe et la Chine et de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la redéfinition de cette même relation.

Après avoir étudié les spécificités du Parti Etat chinois, sa mutation et le déploiement de ses intérêts à l’international, il importe de savoir si cette cyberpuissance autoritaire et nationaliste peut prétendre à l’hégémonie et si oui, dans quel domaine. L’Occident, mais pas seulement, l’ensemble des acteurs étatiques et non-étatiques du système international ont engagé une réflexion sur les prochaines manœuvres stratégiques du Parti-Etat. Cet article propose d’aborder quelques paramètres essentiels de l’hégémon Chinois, c’est-à-dire l’expression de la domination et de ses velléités de domination sur les autres entités au sens de Gramsci.

Le Parti-Etat communiste s’est construit dans l’adversité et n’a jamais cessé de s’adapter aux évolutions sociales du pays sans pour autant se laisser déborder. Il convient d’étudier quels sont les outils de sa puissance et comment celle-ci peut être qualifiée. Membre du conseil de sécurité de l’ONU, possédant l’arme nucléaire et deuxième puissance économique mondiale, premier ou second (selon les chiffres) réseau diplomatique mondial, la Chine tient de toute évidence une place originale dans le système international, nourrie d’ambitions hégémoniques.

Tandis que l’activité reprend, Pékin s’affaire à la préparation d’un événement. Le Parlement chinois y tiendra en effet sa session annuelle à partir du 22 mai. La date a été annoncée mercredi 29 avril à l’issue d’une réunion du comité permanent de l’Assemblée nationale populaire. Simple chambre d’enregistrement, une réunion parlementaire de ce type – surtout dans le contexte post-Covid19 – permettra toutefois d’observer lesquels parmi les députés auront trouvé grâce auprès de Xi Jinping ou au contraire, celles et ceux qui seront tombés.

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En dépit des déclarations lénifiantes de Narendra Modi sur la nécessité de la coopération internationale pour lutter contre le Covid-19, les tensions de l’Inde avec le voisin chinois sont au rendez-vous. L’opinion publique indienne est en proie à la crainte d’un «  péril jaune  ». Cette situation a des racines profondes dans l’histoire et la géopolitique.

La diplomatie tonitruante de Pékin en matière d’«  assistance  » aux pays touchés par le Covid-19 est une application claire du stratagème «  faire du bruit à l’est et frapper à l’ouest  ». En ce sens, Taïwan, gros caillou dans la chaussure de la politique étrangère de Pékin, pourrait faire l’objet d’une affirmation militaire de la RPC, qui pourrait ainsi se débarrasser de l’un des «  cinq poisons  » (Taïwan, les Ouïghours, les Tibétains, le Falungong et les militants pro-démocratie) définis par le régime communiste. Face au Léviathan chinois, et dans le contexte de la lutte au coronavirus, la vigueur avec laquelle Taïwan défend son modèle politique intéresse et interroge le reste du monde.

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Alors que la pandémie de COVID-19 est en train de tuer et de s’étendre sur toute la planète, les autorités centrales chinoises se sont lancées, par l’intermédiaire de leur diplomatie, dans une révision de l’histoire de l’apparition et de la dissémination du virus. Cet article propose une synthèse de l’action politique de Pékin à l’international depuis le début de la crise.