Scott Bessent
Secrétaire au Trésor (28 janvier 2025 - …)

Secrétaire au Trésor (28 janvier 2025 - …)
Scott Bessent a effectué sa carrière dans le domaine de la finance spéculative (hedge fund). Il a longuement travaillé dans la société de gestion de Georges Soros (Soros Fund Management), qu’il a rejointe en 1991 et qu’il a quittée seulement en 2016. Il a notamment travaillé sur les marchés des changes et a contribué aux investissements de la société contre la livre sterling en 1992 ou contre le yen japonais en 2013. Il lance son propre fonds en 2016 avec 4,5 milliards de dollars sous gestion, faisant de lui un acteur important de la place de New York. Mais, selon le New York Times, le fonds aurait perdu de son attractivité et gérerait aujourd’hui une somme bien plus faible.
Scott Bessent a longtemps été proche du parti démocrate. À l’occasion de la campagne de 2000, il a ainsi organisé chez lui un dîner de collecte de fonds en faveur d’Al Gore. Dans la décennie suivante, il continue d’effectuer quelques dons en faveur du parti démocrate et de ses candidats, notamment le Ready for Hillary en 2013. Mais à partir de 2015, les dons, plus nombreux, ne concernent que des républicains. Ce n’est toutefois que très récemment, en 2023-2024, qu’il rejoint le premier cercle de Donald Trump.
Scott Bessent soutient une politique économique conservatrice, avec une stratégie du « 3-3-3 » : réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à 2028, stimuler la croissance à 3 % grâce à la déréglementation et produire 3 millions de barils de pétrole supplémentaires par jour. Comme de nombreux membres de l’administration Trump, il est favorable aux cryptomonnaies.
En matière de politique commerciale, le secrétaire au Trésor fait partie de la fraction plus modérée de l’administration Trump. Ses interventions tendent à démontrer qu’il accorde de l’importance à l’impact que les droits de douane peuvent avoir sur les relations internationales : il a proposé, en 2024, d’instaurer des tarifs modulés en fonction de la proximité géopolitique de chaque pays avec les États-Unis, d’accorder des délais pour réorganiser les chaînes de valeur — selon le Financial Times, il aurait proposé d’augmenter de 2,5 % par mois pour atteindre les 20 % annoncés pendant la campagne présidentielle), et de prendre en compte le risque de rétorsion — après le Liberation Day du 2 avril, il a conseillé aux pays d’attendre et d’éviter toute mesure de rétorsion.
Plusieurs membres de l’entourage de Donald Trump auraient essayé d’empêcher sa nomination au Trésor en raison de ses réticences envers les mesures plus radicales avancées pendant la campagne présidentielle. Toutefois, depuis sa nomination, Scott Bessent a défendu la ligne présidentielle, expliquant notamment que les droits de douane constituent un instrument efficace de négociation, notamment sur l’immigration et le fentanyl, et que les entreprises chinoises finiraient par en payer le prix. Selon lui, même si les tarifs pouvaient avoir un effet inflationniste, les biens à bas prix « ne constituent pas l’essence du rêve américain ».