Peter Navarro
Conseiller senior pour le Commerce (20 janvier 2025 - …)

Conseiller senior pour le Commerce (20 janvier 2025 - …)
Peter Navarro est ancien professeur d’économie à l’université de Californie à San Diego, puis à l’université de Californie à Irvine. Ses travaux ont porté en particulier sur les relations économiques entre les États-Unis et l’Asie.
Peter Navarro a changé à plusieurs reprises de bord politique. Lorsqu’il était étudiant, il était enregistré comme démocrate. En 1989, alors qu’il réside en Californie, il se déclare républicain. En 1992, il se présente à la mairie de San Diego sous l’étiquette indépendante. À partir de 1994, il s’inscrit à nouveau au Parti démocrate. Il se présente au Congrès sous cette étiquette en 1996 et soutient Hillary Clinton en 2008. Mais en 2016, il s’affiche comme un soutien de Donald Trump, avec qui il partage un fort scepticisme à l’égard du libre-échange.
Navarro est sans doute le conseiller le plus radical du président américain en matière de droits de douane. Le commerce international et l’idée qu’il est défavorable aux États-Unis sont au cœur de ses préoccupations intellectuelles depuis plusieurs décennies. Il a ainsi rédigé plusieurs ouvrages très critiques à l’égard des effets de la mondialisation, et en particulier de la concurrence chinoise, sur l’économie et la société américaines. Dans Les Guerres à venir avec la Chine (2006) et La Mort par la Chine (2011), il expose notamment les pratiques chinoises en matière de vol de propriété intellectuelle, de manipulation monétaire ou de laxisme en matière environnementale.
Malgré sa position institutionnelle, inférieure à celle des secrétaires à la tête de larges départements, Navarro exercerait une grande influence sur la politique commerciale, en raison de la confiance que lui accorde le président Trump. Il serait proche du Représentant spécial au commerce Jamieson Greene, décrit comme un protectionniste, ainsi que d’Howard Lutnick. Durant la première présidence de Trump, il aurait été en conflit régulier avec Gary Cohn (alors directeur du Conseil économique national), son supérieur à la Maison-Blanche, ainsi que Steve Mnuchin, le secrétaire au Trésor.
L’imposition de droits de douane réciproques le 9 avril s’appuient en réalité non pas sur les droits de douane et les barrières non douanières mises en place par les pays tiers, mais sur les déficits bilatéraux, ce qui témoigne de sa victoire — au moins à court terme — dans la lutte d’influence autour de la politique commerciale.