La directive sur la sécurité des réseaux et de l’information (directive NIS) est l’un des textes législatifs les plus importants de l’UE dans le domaine de la cybercriminalité. Quatre ans seulement après son entrée en vigueur, la Commission européenne devrait présenter une révision de cette cyberlégislation d’ici la fin de l’année. C’est un excellent moment pour envisager une révision dans le contexte du débat brûlant sur l’autonomie stratégique et la souveraineté numérique dans l’UE. Ce faisant, on découvre des ingrédients surprenants qui peuvent être utilisés dans la préparation de la nouvelle législation et, en prime, permet un changement pour les traités de l’UE.
Paul Timmers
Paul Timmers est chercheur associé à l'université d'Oxford, département de politique et de relations internationales, et professeur invité à l'Université de Rijeka. Il a été directeur à la Direction de la Commission européenne pour la société numérique, la confiance et la cybersécurité.
Alors que les menaces de la cybersécurité mettent en péril la souveraineté, la normalisation numérique se trouve prise dans le maelström de la géopolitique. Le débat sur les 5G – le « moment géopolitique » de la transition numérique – a montré que la plupart des gouvernements ignoraient largement la normalisation à leurs risques et périls. Ce qu’il faut, selon Paul Timmers, c’est une gouvernance révisée de la normalisation qui soit adaptée à la collaboration mondiale et qui respecte la souveraineté.