← Voir tous les cardinaux

Cardinal Victor Manuel Fernandez

Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi

Devenu en 2007 le ghostwriter et conseiller théologique attitré du cardinal Bergoglio, le cardinal Fernandez a été promu à un grand poste d’influence, mais reste très controversé auprès des conservateurs.

Cardinal électeur
En medio de tu pueblo Au milieu de ton peuple
  1. Date de naissance (âge) : Né le 18 juillet 1962 (62 ans)
  2. Lieu de naissance : Alcira Gigena, Argentine
  3. Nationalité : Argentin
  4. Formation : Université catholique argentine (doctorat en théologie) ;  Rome, université pontificale grégorienne (licence en théologie biblique)
  5. Fonctions dans l’Église : Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-diacre de la diaconie du titre des Saints-Urbain-et-Laurent à Prima Porta
  8. Cardinal électeur depuis le : 30 septembre 2023 (créé par François)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 18 juillet 2042 

 

Carrière

Né dans la région de Cordoba, en Argentine centrale, tôt orphelin d’un père commerçant, il entre en 1978 au grand séminaire de cette grande ville, sur les conseils de son mentor, le P. Ramon Staffolani (1930-2006), futur évêque de Rio Cuarto (1990-2006), et proche comme François de la « théologie du peuple ». C’est pour ce dernier diocèse qu’il est ordonné prêtre en 1986 ; puis il poursuit ses études à la Grégorienne à Rome (licence en théologie), et à l’Université catholique d’Argentine, docteur avec une thèse sur saint Bonaventure (qui fut aussi le sujet de l’une des thèse de Joseph Ratzinger). Formateur diocésain, il devient curé de paroisse, avec une attention particulière à la pastorale des enfants et des jeunes. Il devient ensuite enseignant à l’Université catholique d’Argentine à Buenos Aires. C’est en 2007, lors du congrès des évêques d’Amérique latine réunis à Aparecida qu’il devient le ghostwriter et conseiller théologique attitré du cardinal Bergoglio, et l’aide à rédiger le document final de la conférence, qui fera date dans l’histoire des rapports complexes entre l’épiscopat latino-américain et Rome. L’année suivante, il devient doyen de l’Université catholique d’Argentine, puis son recteur en 2009, une nomination à l’initiative du cardinal Bergoglio, chancelier de l’université, qui aurait été jugée problématique à Rome en raison du manque de compétences de l’intéressé, l’approbation curiale ne venant qu’en 2011. 

En 2013, François tout juste élu ne lui confie pas de fonction romaine, et il reste d’abord recteur en Argentine, mais il est promu archevêque titulaire ad personam  ; surtout, chacun connaît désormais sa grande influence informelle en tant que ghostwriter du pape. En 2018, il est nommé archevêque de La Plata, second siège du pays, succédant au conservateur Hector Aguer, qui avait eu des différends avec François. En 2023, rejouant le geste de Benoît XVI en faveur de son héritier intellectuel Gerhard Ludwig Müller, le pape nomme Fernandez préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, dicastère certes rétrogradé à la seconde place dans l’ordre protocolaire, derrière l’Évangélisation, par les réformes bergogliennes de la Curie, mais qui n’en demeure pas moins d’un poids immense. C’est la première fois qu’un théologien progressiste accède au poste de gardien du dogme, héritier du Saint-Office. Il est créé cardinal dans la foulée. À ce poste, il est très contesté par les conservateurs, non seulement en raison d’un supposé manque de compétences doctrinales de fond, mais aussi à cause d’écrits réputés hétérodoxes. Il est l’auteur et le promulgateur de la déclaration Fiducia supplicans, qui ouvre la porte, sous certaines conditions, à la bénédiction des couples homosexuels.  

Profil

Longtemps homme de l’ombre, Victor Fernandez, surnommé “Tucho”, n’en a pas moins été un des plus proches de François en tant que son ghostwriter et conseiller théologique : il a été la cheville de la plupart des grands textes du pontificat, de Laudato Si’ à Fratelli Tutti. Réputé auprès des secteurs progressistes pour son agilité théologique et son inventivité, il est extrêmement décrié auprès des conservateurs et d’autres plus modérés, non seulement pour des positions jugées hétérodoxes, mais aussi pour sa relative passivité dans les affaires d’abus sexuels. Il est bien sûr opposé à la messe traditionnelle en latin. Ses positions seront scrutées lors des congrégations générales et du conclave.