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Cardinal Peter Erdö

Archevêque de Budapest

Il peut être identifié comme l’un des principaux papabiles conservateurs, et a joui de la confiance de Jean-Paul II et de Benoît XVI, sans être mis sur la touche par François.

Papabile

© Andreas Solaro, AFP

Initio non erat nisi gratia Au commencement, tout n’était que grâce
  1. Date de naissance (âge) : Né le 25 juin 1952 (73 ans)
  2. Lieu de naissance : Budapest, Hongrie
  3. Nationalité : Hongrois
  4. Formation : Séminaires diocésains d’Esztergom et de Budapest ; université catholique Peter Pazmany de Budapest ; Rome, université pontificale du Latran (2 doctorats)
  5. Fonctions dans l’Église : Archevêque de Budapest et Esztergom, primat de Hongrie
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-prêtre du titre de Sainte-Balbine
  8. Cardinal électeur depuis le : 21 octobre 2003 (créé par Jean-Paul II) ; a participé aux conclaves de 2005 et de 2013
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 25 juin 2032

Carrière

Fils d’un médecin, aîné d’une fratrie de 6 enfants, il étudie aux séminaires diocésains d’Esztergom et de Budapest. Il est ordonné prêtre le 18 juin 1975 par le futur cardinal Lekai. D’abord vicaire paroissial, il poursuit ses études entre 1977 et 1980 à Rome, à l’université pontificale du Latran, et obtient deux doctorats, en théologie et droit canon. Il est ensuite professeur dans ces deux disciplines au séminaire d’Esztergom ; puis recteur de l’Institut pontifical hongrois de Rome (1987), ensuite professeur de théologie (1988) et recteur (1998) de l’Université catholique Peter Pazmany de Budapest, et simultanément professeur invité dans de nombreuses universités étrangères (dont celle de Buenos Aires).

En novembre 1999, il est nommé évêque auxiliaire de Szekesfehervar (Hongrie centrale), et reçoit la consécration épiscopale de Jean-Paul II en personne ; en décembre 2002, il est transféré comme archevêque d’Esztergom et Budapest, siège primatial de Hongrie, puis est créé cardinal en octobre 2003 : à 51 ans, il est alors le benjamin du Sacré Collège, et le reste jusqu’en 2010. Il est élu en septembre 2005 président de la Conférence épiscopale hongroise, où il reste en poste jusqu’en 2015 ; d’octobre 2006 à octobre 2016, il effectue deux mandats remarqués comme président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), un organisme clé qui coordonne les politiques ecclésiales à l’échelle européenne. Lors du conclave de 2013, il fait déjà figure de papabile. Signe de son poids évident, le pape François le désigne comme rapporteur général du synode sur les défis pastoraux de la famille en 2014-2015, où il doit jouer une délicate partition d’équilibriste entre progressistes et conservateurs. À la Curie romaine, il est ou a été membre de la secrétairerie d’Etat comme de très nombreux dicastères (pour l’Éducation catholique, pour le Culte divin, pour l’Interprétation des Textes législatifs, au Tribunal de la Signature Apostolique) et, depuis 2020, siège au Conseil pour l’économie institué par François.

Profil

Le cardinal Erdö peut être identifié comme l’un des principaux papabiles conservateurs : universitaire polyglotte (il maîtrise 8 langues, du latin au slovaque), travailleur acharné et homme de compromis, tout autant que grand spécialiste du droit canonique, il a joui de la confiance de Jean-Paul II et de Benoît XVI, sans être mis sur la touche par François. Il est connu pour sa dévotion mariale. C’est un grand défenseur du dialogue œcuménique avec les Églises orthodoxes. Très classique en théologie morale, il a pris position contre la réadmission à la communion des personnes divorcées remariées, contre la reconnaissance des unions homosexuelles, contre la contraception et l’avortement. Fait notable, il a fait entendre une vraie divergence avec François sur les questions migratoires en 2015, affirmant que soutenir l’accueil massif de réfugiés équivaudrait à accepter le trafic d’êtres humains. À côté du changement climatique, qu’il reconnaît, il identifie avec des accents ratzingériens un « changement anthropologique » tout aussi dangereux. Pour autant, il serait bien trop réducteur d’en faire un séide du calviniste Viktor Orban, avec qui les relations ont connu des hauts et des bas. Si ses orientations sont indéniablement conservatrices, il ne braquerait pas non plus les progressistes contre lui, ce qui pourrait contribuer à faire émerger sa candidature.