- Date de naissance (âge) : Né le 15 octobre 1945 (79 ans)
- Lieu de naissance : Utiel, Espagne
- Nationalité : Espagnol
- Formation : Université pontificale de Salamanque (doctorat en théologie) ; Madrid, Institut supérieur de pastorale
- Fonctions dans l’Église : Archevêque émérite de Valence
- État ou ordre : Prêtre séculier
- Rang : Cardinal-prêtre du titre de Saint-Pancrace hors-les-Murs
- Cardinal électeur depuis le : 24 mars 2006 (créé par Benoît XVI) ; a participé au conclave de 2013
- Cardinal électeur jusqu’au : 15 octobre 2025
Carrière
Fils d’un télégraphiste dont il est tôt orphelin, il étudie au séminaire diocésain de Valence, puis poursuit ses études à l’université pontificale de Salamanque jusqu’au doctorat en théologie en 1971 (avec une thèse consacrée à un de ses prédécesseurs au diocèse de Valence au XVIe siècle, saint Thomas de Villeneuve), et est diplômé de l’Institut supérieur de pastorale de Madrid, en pastorale catéchétique. Ordonné prêtre en 1970 par l’archevêque de Valence pour ce même diocèse, il se destine à l’enseignement, tout en occupant des fonctions de curé et aumônier : vicaire délégué à la catéchèse, il est ensuite incardiné dans le diocèse de Madrid, où il enseigne la théologie fondamentale au grand séminaire diocésain (1974-1992), et où il dirige l’Institut supérieur des sciences religieuses et de catéchèse entre 1978 et 1986. Il a également enseigné à la Faculté de théologie de l’université de Salamanque (1972-1992). Il est le président-fondateur de l’association espagnole des catéchistes (membre du réseau de l’Equipe européenne de catéchèse), et directeur de la revue Teologia y Catequesis. Il a beaucoup œuvré à la version espagnole du Catéchisme de l’Eglise catholique.
En mars 1992, Jean-Paul II le nomme évêque d’Avila (Castille), et il reçoit la consécration épiscopale ; il y fonde l’université catholique Sainte-Thérèse. En décembre 1996, il est promu archevêque de Grenade. En octobre 2002, il devient même archevêque de Tolède, le siège primatial espagnol traditionnel. Il est créé cardinal-prêtre par Benoît XVI en mars 2006. Le pape allemand le connaît bien, ayant eu l’occasion de le côtoyer à la Congrégation pour la doctrine de la foi dont Canizares Llovera est membre depuis 1996. En 2008, il est appelé à la curie romaine, et nommé préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements : cette dernière nomination a tout d’une exfiltration, le cardinal Canizares Llovera rencontrant dans son diocèse des difficultés de gouvernance notoire. À ce poste, où il succède à l’influent cardinal nigérian Francis Arinze (né en 1932), il a la main haute sur toutes les questions liturgiques et sacramentelles, un sujet cher au cœur de Benoît XVI. Il participe au conclave de 2013. En 2014 cependant, il quitte son dicastère de la Curie pour retourner en Espagne sur ses terres d’origine, nommé par François archevêque de Valence ; cette décision inhabituelle aurait été prise à sa propre demande, le cardinal Canizares préférant somme toute un poste diocésain. Il le reste jusqu’en octobre 2022, où sa démission pour raison d’âge est acceptée. Il est membre du Dicastère pour les évêques, à la curie romaine, et a été membre des Congrégation pour l’Evangélisation des peuples et pour les Causes des saints. Il a été deux fois vice-président de la Conférence épiscopale espagnole (2005-2008 et 2017-2020).
Profil
Prélat conservateur, intellectuel et cultivé, le cardinal Canizares Llovera a été pour cette raison surnommé “le petit Ratzinger”. Il en partage les orientations théologiques. Spécialiste reconnu de pastorale et de catéchèse, il a en revanche été critiqué pour ses difficultés de gouvernement dans ses diocèses successifs, et n’a pas un profil d’administrateur. Il est d’une grande orthodoxie conservatrice en théologie morale, et s’est montré très critique de ce qu’il a appelé “les idéologies attaquant la famille chrétienne”, comme “l’idéologie du genre”. Dans le domaine liturgique, il n’est pas tant en faveur de la messe traditionnelle en latin (il a restreint la possibilité de la célébrer à Valence) que de célébrations classiques et normées de la messe réformée. Il n’a pas hésité à prendre position dans le débat public en Espagne, défendant les cours de religion à l’école publique, et, en 2015, s’inquiétant de l’arrivée en masse des réfugiés comme un “cheval de Troie”, ce qui a déclenché une controverse. On le voit, c’est un profil peu bergoglien, qui demeure cependant influent sur les prélats hispaniques conservateurs.