Alors que la fin de la pandémie semble se dessiner, il apparaît nécessaire de penser les transformations politiques que celle-ci a fait subir à nos institutions. D’une part, la pandémie a été l’occasion d’un renforcement de l’État, qui a été perçu par beaucoup comme nécessaire pour maintenir l’activité économique mais aussi une forme de cohésion sociale. D’autre part, ce renforcement de l’Etat peut conduire à des excès d’autoritarisme et un affaiblissement des droits fondamentaux.
Lorenzo Castellani, dans son article “Le nouveau visage du pouvoir », publié sur le site du Grand Continent, alerte sur les risques d’une telle dérive autoritaire et décrit trois scénarios possibles concernant l’évolution du pouvoir politique dans ce nouveau monde. Il appelle notamment à un ressaisissement du politique, qui, par la création de nouvelles fictions politiques, se doit selon lui d’instaurer des rapports de respect mutuel entre tous et d’éviter la dépersonnalisation qui le guette à l’heure de la technologie.
Le tournant autoritaire de la politique est-il inévitable ? Les états d’urgence, sécuritaires puis sanitaires, mis en place en France depuis sept ans, en sont-ils la marque ? Les démocraties libérales, confrontées pour beaucoup à une crise de leur représentativité, peuvent-elles se maintenir en place et rester attractives ?
L’invasion de l’Ukraine par la Russie rend ces questions d’autant plus actuelles : d’un côté, l’autoritarisme semble soudainement dévalorisé au sein des pays occidentaux au moment où la lutte pour la liberté du peuple ukrainien suscite une émotion collective sans précédent ; d’un autre, la réponse à l’invasion nous place dans une sorte de nouvel état d’urgence, qui place le débat démocratique de l’élection présidentielle au second plan, derrière l’union demandée pour faire face à la guerre en Ukraine et aux conséquences qu’elles pourraient avoir pour nos sociétés.
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Cet article fait partie du volume imprimé du Grand Continent, à paraître chez Gallimard le 24 mars, et disponible à la précommande ici.
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La table ronde se déroulera au 45 rue d’Ulm, en salle des Actes.