Le concept d’Anthropocène s’est aujourd’hui imposé dans les débats publics et scientifiques pour penser, sur le temps long, l’ère de crise climatique globale que nous traversons. Mais, si ce terme désigne une époque géologique marquée par l’action de l’Homme sur Terre, de quel Homme – anthropos – parlons-nous ici vraiment ?
Alors que toute une tradition philosophique, du mythe de Prométhée à Hannah Arendt en passant par Descartes et Marx, a défini l’homme par sa relation à la technique et par sa capacité à modifier la nature selon ses besoins, cette vision anthropologique semble aujourd’hui dépassée, inadaptée aux transformations de l’Anthropocène. Comme le dit Christophe Bouton dans une pièce de doctrine disponible dans nos colonnes, de telles conceptions, couplées aux développements incontrôlés du capitalisme, ont transformé l’homme en un consommateur féroce – Homo consumens -, déverseur de déchets – Homo colossus -, destructeur de la nature.
Une telle définition de l’homme serait donc devenue incompatible avec l’agenda de la transition écologique, avec la nécessité de réinventer notre relation au vivant. Il semble par conséquent nécessaire de proposer une nouvelle anthropologie de l’anthropocène. L’Homo continens – sobre, modéré, tempérant – est-il le nouveau modèle anthropologique du XXIe siècle, comme le suggère Christophe Bouton ? Quels sont les outils conceptuels à notre disposition pour mener une telle réflexion ? A quelles conséquences théoriques, anthropologiques et politiques un tel programme philosophique conduit-il ?
Nous aurons le plaisir de recevoir, pour répondre à ces questions :
La table ronde aura lieu à l’Ecole Normale Supérieure, en salle Dussane.
L’événement est ouvert à toutes et à tous mais les inscriptions sont obligatoires ici.