Chaque jour, les passionnés de débats parlementaires et les amoureux des accents chantants d’outre-Manche peuvent suivre avec ardeur ou désespoir l’approche imminente du Brexit, théoriquement fixé le 29 mars, chaque jour un peu plus flou.
Puisque même les commentateurs les plus informés ne sauraient dire à quel résultat aboutiront les semaines à venir, nous avons décidé de consacrer ce Mardi à des questions plus générales, et probablement plus essentielles :
Y a t il une conflictualité historique et inévitable entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ? La plupart des journaux français analysent le vote de la semaine dernière comme une volonté de May d’aller « au combat » avec Bruxelles – et pourtant, le Royaume-Uni est encore un membre de l’Union européenne. Assistons-nous au retour d’une inimitié bien ancienne avec la « perfide Albion » ?
Quelle attitude l’Union européenne devrait-elle désormais adopter vis-à-vis du Royaume-Uni ? Face aux divisions actuelles des Britanniques, pensez-vous qu’il faille faciliter le Brexit, ou bien le rendre encore plus compliqué, pour pousser les députés britanniques à lancer un second référendum, ou bien dissuader les autres pays de toute velléité de sortie de l’UE ? En somme, l’UE triomphera-t-elle par la douceur ou bien par la sévérité ?
Enfin, que signifie le Brexit pour notre modèle de démocratie, issue historiquement, en grande partie, du modèle britannique ? Nous voyons que ni la population tout entière par le référendum, ni les parlementaires rompus à l’exercice de la négociation, ne parviennent à une position stable sur une question aussi essentielle. Est-ce la démocratie qui ne parvient plus à des résultats, ou bien l’UE, qui, par le tissage méticuleux et discret de liens économiques, douaniers et juridiques, par l’harmonisation administrative, a rendu toute véritable décision démocratique caduque, frustrante, et surtout impossible ?