Comment élit-on un pape ? Du siège vacant à la fumée blanche : les 7 étapes clefs pour comprendre un conclave de la mort de l’ancien pape à l’installation du nouveau

01

Mort du Souverain pontife

Le pape François est décédé le 21 avril à 7h35. Ses funérailles se tiennent samedi 26 avril à 10h.

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02

Sede vacante (Siège vacant)

Pendant la vacance du siège apostolique, le gouvernement de l'Église est confié au collège des cardinaux chargé d'élire un nouveau pape.

03

Congrégations générales

À côté des C.G. réunissant l'ensemble des cardinaux (électeurs et non électeurs), des congrégations particulières gèrent provisoirement les affaires courantes

04

Messe pro eligendo Papa

La messe d'ouverture du conclave est présidée par le cardinal-doyen et concélébrée par tous les cardinaux qui invoquent l’Esprit Saint pour qu’il descende sur eux et éclaire leur choix.

05

Début du conclave

Dans le secret de la Chapelle sixtine (cum clave signifiant «sous clef») une assemblée de 135 cardinaux électeurs élira le successeur de François.

06.1

Fumata nera

À chaque session, les bulletins comptabilisés sont brûlés dans un poêle en fonte : la fameuse fumée noire de la cheminée de la chapelle Sixtine indique au monde que le scrutin n’est pas encore concluant.

06.2

Fumata bianca

Dès qu’un nom agrège la majorité requise des deux tiers des votants, le doyen des cardinaux demande au candidat élu, en latin, s’il accepte son élection comme pape. Les cardinaux envoient alors une fumée blanche.

07

Habemus Papam

Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, le nouveau pape et son nom de règne sont présentés urbi et orbi (à la ville de Rome et au monde). Puis le nouveau pape apparaît lui-même au balcon pour un discours inaugural et une prière.

Mort du souverain pontife

La mort ou la démission du souverain pontife ouvre la période dite de vacance du Siège Apostolique (plus rarement appelée sédisvacance), qui se termine par l’élection du nouveau pape. Au XXe siècle, elle n’a jamais excédé une durée de 20 jours.

Sede vacante

Le texte en vigueur qui régit cette période est la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, promulguée par Jean-Paul II en 1996, et amendée par le motu proprio (décret) de Benoît XVI Normas nonnullas en 2013. Durant la vacance, l’Église catholique est gouvernée collectivement par le Collège des cardinaux, chargés d’élire le nouveau pape. Au sein du collège des cardinaux, 3 personnages jouent un rôle prépondérant  : 

  • — le premier est le doyen du Collège cardinalice  : élu pour 5 ans par ses pairs parmi les cardinaux du rang le plus élevé 1, puis approuvé par le pape, il fait figure de primus inter pares et préside toutes les cérémonies importantes pendant la vacance  : c’est lui qui célèbre les funérailles du pape défunt, qui convoque le conclave à Rome, qui préside les congrégations générales (réunions de cardinaux) préparatoires, et qui mène le déroulement du conclave, s’il est en âge d’y siéger  ; c’est enfin lui qui est chargé de demander au candidat élu au pontificat s’il accepte cette charge, et, le cas échéant, de le consacrer comme évêque s’il ne l’est pas déjà. Ce poste est aujourd’hui occupé par le cardinal italien de curie Giovanni Battista Re (né en 1934), qui a notamment célébré la messe des funérailles de Benoît XVI  ; comme Re est trop âgé pour siéger au conclave, il y sera remplacé dans ses fonctions de doyen par le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin. 
  • — le second est le cardinal camerlingue de la Sainte Église romaine, chargé d’administrer le Saint-Siège et son temporel pendant la vacance  ; nommé par le pape à la tête de la Chambre apostolique, il a pour rôle de constater publiquement le décès du pape, et de briser l’un des insignes pontificaux les plus importants, l’anneau du pêcheur. Il doit notamment assurer la continuité administrative du Saint-Siège, et conserver la gestion des affaires courantes et des biens. Il est également chargé de l’organisation matérielle des funérailles du défunt pape. Depuis 2019, l’actuel camerlingue est le cardinal irlando-américain Kevin Farrell (né en 1947), un proche du pape François. 
  • — le troisième est le cardinal secrétaire d’État du Saint-Siège  : véritable Premier Ministre du pape ou «  n°2  » du Vatican, il n’a pas besoin d’attendre la vacance du Saint-Siège pour avoir une influence déterminante  : quoique, comme tous les responsables de la curie romaine, il soit tenu de présenter symboliquement sa démission à la fin de chaque pontificat, il garde en réalité un rôle crucial dans la machine vaticane, et donc d’organisateur du conclave. Avec le camerlingue et le cardinal président du gouvernorat du Vatican 2, il tient lieu de véritable chef d’Etat de ce dernier pendant la vacance. Le cardinal secrétaire d’Etat nommé par François dès le début de son pontificat est l’Italien Pietro Parolin (né en 1955) un grand diplomate de curie. 

Les funérailles du pape

Une fois la mort du pape publiquement constatée par le camerlingue, et annoncé au clergé et aux fidèles par le cardinal vicaire du diocèse de Rome, son corps, embaumé et revêtu des ornements pontificaux, est exposé à la vénération des fidèles dans la basilique Saint-Pierre. Les appartements pontificaux sont mis sous scellés.

Pendant 9 jours consécutifs, les cardinaux doivent célébrer une messe quotidienne de suffrage pour le repos de l’âme du défunt. Une messe solennelle de funérailles, présidée par le cardinal doyen et concélébrée par l’ensemble du collège des cardinaux, a lieu place Saint-Pierre en présence de la foule des fidèles et des délégations étrangères. Le pape est enfin inhumé dans la dernière sépulture qu’il s’est choisie, très majoritairement la basilique Saint-Pierre, choisie par 116 papes (sur 266) au cours de l’histoire. En novembre 2024, les rites funéraires du pape ont été grandement simplifiés par François  : a été supprimée l’étape de l’exposition publique de la dépouille dans un catafalque au Palais Apostolique, ainsi que l’utilisation d’un triple cercueil de cyprès, plomb et chêne. Le pape François a également choisi un lieu de sépulture plus original, la basilique Sainte-Marie-Majeure, une des quatre grandes basiliques romaines. Il est le premier pape à décider de ne pas être enterré à Saint-Pierre depuis Léon XIII (1878-1913), inhumé dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale du diocèse de Rome  ; seuls 7 autres papes reposent à Sainte-Marie-Majeure, le plus récent, Clément IX (1667-1669), remontant au XVIIe siècle. 

Les « C.G. »

Les congrégations générales

Les congrégations générales sont les réunions des cardinaux préparatoires au conclave  ; mais, contrairement à ce dernier, elles réunissent l’ensemble des cardinaux, électeurs et non-électeurs. En l’état actuel, elles comprennent donc jusqu’à 252 cardinaux  : 135 électeurs âgés de moins de 80 ans, et 117 non-électeurs ayant dépassé cet âge (pour lesquels la participation est néanmoins facultative). Les grands thèmes de la vie de l’Église y sont discutés à la suite d’exposés. Convoquées par le cardinal-doyen, elles doivent se tenir quotidiennement, et parfois deux fois par jour. Pour garantir la liberté des débats, elles ont lieu à huis clos. Elles permettent aux cardinaux de se retrouver ou d’apprendre à se connaître, d’évoquer librement les grands défis de l’Église  : à ce titre, elles jouent un rôle central dans la cristallisation des dynamiques de groupe et l’apparition ou la confirmation de «  candidats  » informels (les fameux papabili) au trône pontifical.

À côté des congrégations générales, des congrégations particulières gèrent provisoirement les affaires courantes  ; elles réunissent le cardinal camerlingue, et trois cardinaux (un de chaque ordre), tirés au sort. 

Messe pro eligendo Papa

La messe pro eligendo Papa

Elle a lieu le matin de l’ouverture du conclave, dans la basilique Saint-Pierre, présidée par le cardinal-doyen et concélébrée par tous les cardinaux  : cérémonie liturgique (une messe votive du Saint-Esprit, aux ornements liturgiques rouges), elle rappelle la forte dimension sacrale de l’élection du pape ; les cardinaux y invoquent l’Esprit Saint pour qu’il descende sur eux et éclaire leur choix, et prient pour l’Église. Après la messe, les cardinaux électeurs se rendent en procession à la chapelle Pauline, puis à la chapelle Sixtine, en chantant la litanie des saints et l’hymne du Veni Creator.

Début du conclave

Le conclave

Le conclave est l’assemblée des cardinaux électeurs, chargée d’élire le pape à bulletins secrets. Il doit s’ouvrir entre 15 et 20 jours après la fin du pontificat précédent  ; depuis 2013, sa date peut être avancée si les cardinaux le décident en congrégation générale. Il se tient dans la chapelle Sixtine au Vatican. Depuis un motu proprio de Paul VI en 1970, confirmé en 1975 par la constitution apostolique Romano Pontifici eligendo 3, seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans à la fin du pontificat précédent peuvent participer au conclave ; ces cardinaux-électeurs ne peuvent pas être théoriquement plus de 120 4, quoique ce total ait déjà été dépassé plusieurs fois sous Jean-Paul II, Benoît XVI et très régulièrement sous François, mais jamais pendant une vacance. Dans le cas où cela se produirait, il est très peu probable que les cardinaux surnuméraires soient exclus. Il est intéressant de constater que cette restriction formelle du «  corps électoral  » a sans doute été conçue aussi comme une restriction informelle d’éligibilité au pontificat  ; certes, en théorie, il n’est pas besoin d’être cardinal (ni évêque, ni même prêtre) pour être élu pape, le choix des cardinaux étant à cet égard quasi absolument libre, et pouvant donc se porter à la rigueur sur tout baptisé catholique, laïc non-marié  ; mais dans les faits, aucun non-cardinal n’a plus été élu pape depuis le XIVe siècle 5. Il n’existe pas non plus de limite théorique d’âge pour être élu pape, même si aucun pape n’a été élu à plus de 80 ans depuis Célestin III, au XIIe siècle. Tacitement, c’est donc bien en leur sein que les cardinaux-électeurs doivent trouver le futur pape  : ces dernières caractéristiques qui font que le corps électoral est identique au vivier des candidats éligibles potentiels, mais non déclarés, donnent ses singularités les plus identifiables au conclave. Il en va de même pour le secret absolu juré sur son déroulement. 

Le secret du conclave

Le secret, justement, est l’autre grande spécificité du conclave. Il se décèle dans l’étymologie même de cette assemblée, cum clave signifiant «  sous clé  ». Chaque cardinal doit prêter serment sur les Évangiles de le respecter absolument pour le vote et les délibérations, sous peine d’excommunication automatique (latae sententiae), la plus lourde peine canonique possible. Il se manifeste au moment où le prélat maître des cérémonies ferme à clé les portes de la chapelle Sixtine, une fois les cardinaux entrés, en prononçant les mots «  Extra omnes  !  » (« Tout le monde dehors  »). Certains assistants des cardinaux au cours du conclave (hôteliers de la Maison Sainte-Marthe, le secrétaire du Collège cardinalice, le maître des cérémonies lui-même, etc.) y sont également tenus, quoique non cardinaux-électeurs. Le secret tire son origine de l’histoire même du conclave au Moyen Âge  : si les cardinaux sont reconnus seuls électeurs du pape depuis 1179, leurs délibérations avaient tendance à s’éterniser – d’autant plus que les cardinaux, pendant la vacance, touchaient les revenus du Siège Apostolique… –, jusqu’à durer pendant deux ans et 8 mois (plus de 1 000 jours  !) en 1268-1271  : lors de cette élection qui se déroulait à Viterbe, dans le Latium, pour forcer les cardinaux à faire un choix, les habitants avaient enfermé à clef les cardinaux dans une salle, puis les avaient mis au pain et à l’eau, et seraient allés jusqu’à enlever le toit de leur réduit pour les presser davantage… Lors 2e concile de Lyon, en 1274, le pape Grégoire X décide que ses conditions draconiennes seront désormais la règle de l’élection pontificale  : pour éviter que le blocage ne se reproduise, les cardinaux sont isolés, et toujours réduits au pain et à l’eau au bout de 5 à 8 jours… Des assouplissements sont cependant apparus au fil des siècles, jusqu’à Universi Dominici Gregis, (Jean-Paul II avait reçu des plaintes de cardinaux électeurs aux deux conclaves de 1978, dénonçant des conditions trop rudes) qui met fin à la pratique d’obstruer avec des planches les fenêtres de la chapelle Sixtine, et permet aux cardinaux de loger entre les scrutins à la Maison Sainte-Marthe, une hôtellerie du Vatican nouvellement construite pour leur hébergement. Si les modalités pratiques du conclave ont donc été quelque peu modernisées depuis cet emmurement fondateur, l’obligation impérieuse du secret absolu demeure. 

Le mode de scrutin au conclave

Comme le dispose la constitution Universi Dominici Gregis, les cardinaux électeurs élisent le pape à bulletins secrets 6 aux deux tiers des voix. Pour pouvoir devenir pape, un cardinal doit donc réunir plus de 80 voix de ses collègues sur le total théorique des 120 – il faut aussi faire la part de la règle tacite qui interdit à un cardinal de voter pour lui-même. Cette majorité canonique se fonde sur l’assentiment large que se doit de recueillir un pape, et, plus largement, sur la culture unanimiste en vigueur dans l’Église des siècles passés. L’élection comprend différents tours de scrutin, dont la fréquence est fixée précisément  : deux par demi-journée, soit 4 tours par jour, jusqu’à ce qu’un candidat atteigne les deux-tiers des voix. Tous les 7 scrutins, les cardinaux doivent s’interrompre pour un temps de prière, une courte exhortation par le cardinal le plus ancien dans chacun des trois ordres, et un moment d’échanges et de discussions.  Si au bout de 30 tours, la majorité canonique reste toujours inatteignable, le choix des cardinaux se restreint alors aux deux noms ayant obtenu le plus de voix lors du tour précédent, qui restent seuls en lice – Benoît XVI, en 2007, a supprimé l’autre possibilité ouverte par la constitution Universi Dominici Gregis, celle d’une élection permise à la majorité simple à ce moment-là (la moitié des voix plus une) – tant est vive dans l’Église la crainte d’un pape «  mal élu  »  ! Dans l’histoire, il a cependant pu exister d’autres modes d’élection que le scrutin secret à la majorité canonique, par exemple la désignation par une commission plus restreinte de cardinaux élus par leurs pairs, l’acclamation, etc. 

Lors de l’entrée en conclave, 9 cardinaux sont tirés au sort  : 3 «  scrutateurs  » pour recueillir et compter les bulletins, 3 «  réviseurs  » pour les vérifier, et 3 «  infirmiers  » potentiellement chargés d’aller recueillir le vote de cardinaux électeurs malades ou infirmes, obligés de rester à la Maison Sainte-Marthe. Les bulletins sur lesquels les cardinaux écrivent le nom de leur candidat, sont déposés un à un dans une urne tenue par les scrutateurs, puis dépouillés, et recomptés par les réviseurs. À chaque session, les bulletins comptabilisés sont brûlés dans un poêle en fonte  : c’est l’origine de la fameuse fumée noire de la cheminée de la chapelle Sixtine, censée indiquer au monde que le scrutin n’est pas encore concluant.

Fumata bianca

Dès qu’un nom agrège la majorité requise des deux tiers des votants, le doyen des cardinaux (ou le cardinal électeur le plus ancien dans l’ordre des cardinaux-évêques) demande au candidat élu, en latin, s’il accepte son élection comme pape. Juridiquement, c’est cette acceptation du candidat qui termine dès lors l’élection, et « fait » le nouveau pape. Les cardinaux envoient alors une fumée blanche. Depuis 2005, les additifs artisanaux de goudron (pour la fumée noire) et paille humide (pour la fumée blanche), peu écologiques, voire présentant des risques sérieux d’enfumage, sont remplacés par des fumigènes colorants activés par un dispositif électronique  : aux 50 nuances de gris qui plongeaient souvent la foule de la place Saint-Pierre dans une perplexité considérable, se substituent deux couleurs clairement identifiables. Et pour dissiper toute hésitation restante, la fumée blanche s’accompagne désormais du tintement à toute volée des cloches de Saint-Pierre. 

Habemus Papam

L’inauguration du nouveau pontificat

La première tâche qui incombe au nouveau pape est de choisir son nom de règne, qui fait d’ailleurs l’objet de la question suivante du cardinal doyen. La tradition de changer de nom est attestée depuis le VIe siècle  ; et tous les papes s’y sont conformé depuis le pape humaniste Marcel II, au XVIe siècle. Puis, seulement accompagné du cardinal camerlingue et du maître des cérémonies liturgiques, il se retire quelques instants dans une petite sacristie attenante, surnommée la «  chambre des larmes  », où il peut donner libre cours à son émotion. Plus prosaïquement, il revêt alors la soutane papale blanche  ; de retour dans la chapelle Sixtine, après lecture de la péricope évangélique de la confession de foi de saint Pierre (la base même de la primauté pontificale) il reçoit l’hommage de tous les cardinaux, qui viennent lui promettre obéissance en s’agenouillant devant lui. 

L’élection est annoncée à la loggia de la basilique Saint-Pierre par le cardinal le plus ancien dans l’ordre des cardinaux-diacres, ou cardinal protodiacre, au moyen de la formule rituelle «  Habemus Papam  !  ». Depuis 2024, le cardinal protodiacre est le Français Dominique Mamberti (né en 1952), qui occupe à la curie la fonction de préfet de la Signature apostolique, la «  cour de cassation  » du Saint-Siège. L’élection du pape François avait déjà été annoncée par un autre cardinal français, Jean-Louis Tauran (1943-2018). Puis le nouveau pape apparaît lui-même au balcon pour un discours inaugural de salutations à la foule, clos par une prière et sa première bénédiction Urbi et Orbi. 

Dans les jours qui suivent, a lieu la cérémonie d’inauguration du pontificat. Depuis 1978, ce rituel d’inauguration n’est plus un couronnement  : le pape n’est plus coiffé de la tiare, symbole monarchique de pouvoir spirituel et temporel, abandonnée par Paul VI en 1963. Il s’agit essentiellement d’une messe inaugurale dans la basilique Saint-Pierre. Puis le pape, en tant qu’archevêque de Rome, prend possession de sa cathédrale, la basilique Saint-Jean-de Latran  : il est alors officiellement intronisé. 

Sources
  1. Il existe trois rangs, ou ordres protocolaires de cardinaux  : les cardinaux-diacres, titulaires d’une diaconie romaine  ; les cardinaux-prêtres, titulaires d’une église de Rome, et les cardinaux-évêques, titulaires d’un diocèse dit suburbicaire (de la banlieue de Rome)  ; le doyen et le vice-doyen sont choisis parmi ces derniers. Ces appellations sont indépendantes de leur rang dans la hiérarchie réelle de l’Église universelle  : depuis 1962, tous les cardinaux doivent être consacrés évêques (sauf dérogation accordée à des cardinaux non-électeurs, créés à titre honorifique). 
  2. Ce dernier désigne l’administration du Saint-Siège chargée d’assister le pape spécifiquement dans ses fonctions de chef temporel de l’État de la Cité du Vatican, au sein de laquelle le gouvernorat représente la branche exécutive.
  3. Paul VI prévoyait également d’accorder le droit de vote au conclave aux patriarches et archevêques majeurs des Églises catholiques orientales, même non-cardinaux, mais a abandonné ce projet devant l’opposition de la Curie.
  4. Auparavant, tous les cardinaux étaient électeurs sans limite d’âge, et leur nombre total était fixé à 70, en mémoire des 70 Anciens d’Israël choisis par Moïse pour l’assister.
  5. Il s’agit de l’élection en 1378 d’Urbain VI, auparavant simple archevêque, et qui a d’ailleurs provoqué le Grand Schisme d’Occident  ; plus tard, en 1831, Grégoire XVI (1831-1846) est le dernier cardinal élu pape sans avoir été évêque auparavant.
  6. Le vote à bulletins secrets est la norme depuis 1621, et constitue une pratique régulière depuis 1215 au moins.