Conclusions du Quatrième Plénum : la Chine vise à renforcer son autonomie technologique

Depuis lundi 20 octobre, près de 170 membres et 150 suppléants du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), sa plus haute autorité, sont réunis dans un hôtel de la capitale chinoise pour le Quatrième Plénum du 20e Comité central.

Les cadres du Parti ont formulé des propositions qui feront autorité pour le quinzième plan quinquennal.

• Selon le communiqué publié aujourd’hui, jeudi 23 octobre, les dirigeants chinois visent à accroître les capacités du pays en matière technologique, économique, militaire et scientifique, tout en réduisant ses dépendances vis-à-vis de l’étranger.
• Ainsi, le Parti appelle à « saisir l’opportunité historique offerte par la nouvelle vague de révolution technologique et de transformation industrielle » pour « renforcer de manière coordonnée les capacités de la Chine dans les domaines de l’éducation, des sciences et des technologies, ainsi que des ressources humaines » ¹.
• La direction du PCC considère que « les améliorations significatives en matière d’autonomie et de puissance scientifiques et technologiques » constitueront un pilier central du quinzième plan quinquennal, qui couvre la période 2026-2030.

L’objectif affiché par le Parti d’accroître « l’autonomie » chinoise dans les secteurs technologiques vise à réduire l’exposition de la Chine face aux restrictions américaines, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Dès octobre 2022, sous l’administration Biden, les États-Unis avaient imposé des contrôles à l’exportation vers la Chine de plusieurs composants utilisés dans les domaines informatiques et de production de puces.

Tout en mettant en œuvre des mesures visant à pousser le reste du monde à adopter massivement les semi-conducteurs et les infrastructures de calcul américaines, Trump a prolongé cette approche restrictive vis-à-vis de Pékin.

• L’administration républicaine a pris plusieurs mesures depuis janvier visant à limiter l’accès par les entreprises chinoises aux technologies américaines. 
• C’est notamment le cas pour les puces fabriquées par Nvidia, qui sont les plus performantes pour entraîner de larges modèles d’intelligence artificielle.
• De son côté, Pékin a commencé à imposer, dès avril, des restrictions à l’exportation de terres rares. 

Le chercheur américain Andrew Ng, l’une des personnalités les plus influentes de la recherche en IA, considère que l’environnement hyperconcurrentiel de l’intelligence artificielle chinoise, porté par un écosystème open source dynamique, pourrait permettre à Pékin de dépasser les États-Unis dans la course à l’IA. 

• Pour l’heure, la Chine figure loin derrière les États-Unis en matière de puissance de calcul dédiée à l’intelligence artificielle, selon les données de TRG Datacenters.
• Mesurée en équivalent H100, le GPU de Nvidia offrant les meilleures performances du marché, la puissance de calcul américaine serait 100 fois supérieure à celle de la Chine.