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Depuis l’Assemblée générale des Nations unies, nous assistons à une accélération de l’effort diplomatique à Gaza. Sommes-nous en train de vivre un moment de bascule ? 

La situation reste incertaine et difficile à cerner. 

L’annonce par le Hamas de son acceptation partielle du plan américain, les propos de Netanyahou évoquant un accord imminent et les négociations en cours ce dimanche 5 octobre en Égypte suscitent davantage de questions qu’ils n’apportent de réponses pour le moment.

Quel est le rôle du président américain ? Pensez-vous qu’il soit réellement prêt à changer de position vis-à-vis de son allié Benjamin Netanyahou, si ce dernier devait finalement entraver les négociations et opter pour un bellum aeternum ?

Il ne fait aucun doute que le président Trump a insufflé une nouvelle dynamique au processus visant à mettre fin à la guerre et à libérer les otages.

Pourtant, cette énergie spectaculaire pourrait s’avérer insuffisante.

D’un côté, la position du gouvernement israélien peut effectivement entraver ce processus. 

D’autre part, le conflit ne se limite pas à la seule personne de Netanyahou : la position du Hamas à moyen terme aura un poids fondamental sur l’évolution des négociations et il n’est pas certain que Trump puisse réellement influencer cet aspect.

Votre position reste donc très prudente. Pensez-vous que nous sommes encore très loin de la fin de la guerre à Gaza ?

Nous entrons dans une phase particulièrement délicate, où chaque décision peut avoir des conséquences importantes sur la suite des événements. Une issue positive reste possible, peut-être même dans les tout prochains jours. Mais une chose est certaine : il ne pourra y avoir de fin au conflit sans la libération préalable des otages. C’est la prémisse à toute avancée.

Quel est votre regard sur l’initiative de la France et de l’Arabie saoudite en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien ? S’agit-il d’une réponse au trilemme que vous aviez énoncé : « Si vous souhaitez une patrie pour le peuple juif, une démocratie et le contrôle de l’ensemble de la Terre sainte, c’est impossible. Il faut choisir deux des trois » ?

La reconnaissance de la France, du Royaume-Uni et des autres pays occidentaux répond à une revendication constante des Palestiniens à l’égard de la communauté internationale. 

Du côté israélien, la position a toujours été la suivante : seule une solution fondée sur un dialogue direct entre les parties prenantes — Israël et les Palestiniens, mais aussi Israël et les principaux pays musulmans modérés, comme l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis — pouvait conduire à une résolution durable du conflit. 

Je pense que cette approche demeure pertinente.

Pour progresser vers la résolution du conflit israélo-palestinien, nous devons considérer la bande de Gaza comme le principal terrain d’élaboration d’une solution globale. 

Yaïr Golan

Vous êtes donc critique de cette reconnaissance ? 

Je pense que la récente déclaration conjointe franco-saoudienne ne semble pas être une contribution constructive à la résolution du conflit.

Elle semble davantage relever d’un signal diplomatique que d’une réelle tentative de médiation. Elle ne semble pas destinée à faire avancer les négociations, mais plutôt à exprimer un désaveu croissant de la position d’Israël au sein de l’opinion internationale. 

Le message est clair : Israël est de plus en plus isolé et ses considérations stratégiques ou sécuritaires ne sont plus centrales dans les équilibres diplomatiques actuels.

Si l’on peut comprendre la portée symbolique de cette déclaration, il reste difficile d’y voir une avancée concrète vers la fin de la guerre. Elle relève davantage du registre politique que de celui de la solution.

Si la reconnaissance a une portée symbolique et politique, il y a aussi des actes concrets menés par Bezalel Smotrich pour « enterrer l’idée d’un État palestinien ». Comment faire pour conserver vivante la possibilité de la solution à deux États ? 

Il y a deux aspects également importants pour répondre à cette question.

D’abord, pour progresser vers la résolution du conflit israélo-palestinien, nous devons considérer la bande de Gaza comme le principal terrain d’élaboration d’une solution globale. 

Les pays arabes modérés, comme l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, devraient pleinement s’impliquer dans le processus, avec le soutien massif de l’Union européenne et des États-Unis — plutôt que le Qatar ou la Turquie.

Il faut donc mettre en place une structure régionale et internationale pour résoudre le problème et montrer rapidement des signes positifs dans la bande de Gaza : un sentiment de redressement en cours, des projets civils, la démilitarisation et le remplacement du Hamas par une entité gouvernementale.

Ces mesures redonneront espoir aux deux peuples — palestinien et israélien. Si nous parvenons à agir positivement à Gaza, nous pourrons alors trouver une solution au conflit dans son ensemble. Cela dépend donc de notre capacité à agir positivement dans la bande de Gaza. Il est crucial que chacun comprenne que c’est là que nous commencerons à résoudre le problème global.

Ensuite, il faut remplacer le gouvernement actuel en Israël. C’est crucial, car rien de bon ne pourra advenir avec Netanyahou et ses ministres. Je suis très inquiet de voir le pouvoir en place faire tout ce qu’il peut pour annexer la Judée-Samarie, la Cisjordanie. Je suis actuellement dans l’opposition et je milite pour le remplacer.

J’ai bon espoir qu’après les prochaines élections, je ferai partie d’une nouvelle coalition dont l’objectif principal sera de montrer que l’annexion n’est pas une option pour Israël. 

Cela ne signifie pas pour autant que la séparation ou la solution à deux États seront mises en œuvre dès le lendemain. Nous comprenons également les difficultés politiques internes à Israël. Mais nous montrerons à nous-mêmes et au reste du monde que l’annexion n’est pas une option.

Il faut remplacer le gouvernement actuel en Israël. C’est crucial, car rien de bon ne pourra advenir avec Netanyahou et ses ministres.

Yaïr Golan

Comment envisagez-vous la relation entre Israéliens et Palestiniens à moyen terme ? 

On ne résout pas un conflit centenaire par la seule signature d’un accord.

La paix ne peut naître que d’un processus plus profond, qui engage à la fois les institutions et les sociétés. Elle suppose un changement progressif des perceptions, des récits, et des attentes — un travail long, mais nécessaire, sur les cœurs et les esprits des deux peuples.

L’essentiel reste donc une vision de long terme : celle d’une solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité.

Mais l’histoire montre qu’il n’existe pas de transition soudaine entre une situation de conflit enraciné et une solution durable. Aucun « grand bond en avant » n’a jamais permis de régler un conflit aussi profond d’un coup. Il faut bâtir un processus étape par étape. Or un élément clef manque aujourd’hui cruellement au cœur de ce processus — la confiance.

Je suis convaincu de ceci : le principal échec du processus d’Oslo, tout comme celui du plan de désengagement, tient à cette absence de confiance mutuelle. Si nous voulons construire un Israël « normal » dans un Moyen-Orient stabilisé, il faut commencer par reconstruire cette confiance, aujourd’hui quasiment inexistante. La situation actuelle est bloquée précisément parce que le niveau de confiance entre les parties est proche de zéro. 

Pour sortir de l’impasse, il faut envisager une phase transitoire — que j’appelle la séparation civile sous responsabilité militaire. 

En quoi consiste-t-elle ?

Cette approche intermédiaire vise à réduire les frictions entre deux populations profondément hostiles, à limiter les opportunités d’actions terroristes, et surtout, à maintenir en vie la perspective d’une solution à deux États. 

Toutefois, cette séparation ne peut se faire au détriment de la sécurité d’Israël. Il ne s’agit pas d’un retrait unilatéral, mais d’un transfert progressif de certaines responsabilités aux Palestiniens, dans une logique de responsabilisation et de coopération. Cela passe notamment par l’évolution du système éducatif, le développement de relations commerciales, et surtout par la capacité de l’Autorité palestinienne à lutter, de manière autonome, contre les éléments radicaux au sein de sa propre société. 

Il est important de rappeler que le processus d’Oslo bénéficiait, en 1993-1994, d’un large soutien au sein de la société israélienne. Ce n’est pas un rejet israélien qui l’a fait échouer, mais bien la vague d’attentats terroristes de 1995-1996, orchestrée notamment par le Hamas. Cette violence a détruit toute perspective positive et a sapé la confiance de la population israélienne. C’est cet échec-là qu’il faut comprendre pour ne pas le reproduire.

Israël entre dans une nouvelle ère.

Yaïr Golan

L’opposition démocratique à Netanyahou semble particulièrement présente dans la rue, mais elle essuie des échecs électoraux. Vous êtes issu du Meretz et avez été élu à la tête du Parti travailliste afin de mener sa fusion avec les autres partis au sein d’une coalition aujourd’hui appelée « Les Démocrates ». Quels sont les principes fondamentaux qui président à ce rassemblement ?

Ils tiennent en une idée fixe : nous devons construire un État israélien fort, libéral et démocratique.

J’ai lancé ce processus en fusionnant le Parti travailliste et le Parti Meretz. La véritable histoire de la politique israélienne aujourd’hui ne se résume pas tant à une division gauche-droite, qui correspond à une ancienne façon de voir la politique israélienne : la lutte que nous menons oppose les démocrates aux éléments autoritaires de la société et de la politique israéliennes. C’est aussi la lutte entre les honnêtes gens et les corrompus, entre ceux qui estiment que nous devons agir pour rassembler tous les Israéliens autour de l’État, et ceux qui pensent que le gouvernement ne doit œuvrer que pour ceux qui le soutiennent.

De mon point de vue, il s’agit de la lutte des véritables sionistes contre ceux qui ont abandonné le sionisme, que je définis comme la défense d’une patrie pour le peuple juif et, en même temps, d’un État libéral, égalitaire et démocratique.

Pensez-vous que ce rassemblement pourrait être compétitif ? Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour constituer cette grande coalition ?

La politique, même dans un contexte de grand cynisme, reste une affaire de perceptions, d’idées et de leur mise en œuvre concrète. Il ne s’agit pas seulement de gérer le présent, mais de tracer une direction pour l’avenir.

C’est pourquoi j’en appelle aujourd’hui à mes collègues Yaïr Lapid et Gadi Eisenkot : il est temps de rejoindre Les Démocrates pour construire ensemble une véritable alternative libérale et démocratique. Israël a besoin d’un bloc uni, capable de proposer une vision claire, fondée sur les valeurs de liberté, de justice et de responsabilité démocratique.

Je ne rejette pas la possibilité de coopérer, sur certains dossiers, avec des figures comme Avigdor Liberman ou Naftali Bennett. Ce sont des partenaires politiques potentiels dans certaines configurations. Mais il faut être clair : ce ne sont pas des partenaires qui partagent nos idées. La coalition que nous voulons bâtir repose sur des principes profonds — et non sur de simples arrangements tactiques.

Israël entre dans une nouvelle ère, celle des choix clairs et décisifs. Nous serons bientôt appelés à prendre des décisions fondamentales pour l’avenir du pays, des décisions qui détermineront s’il restera fidèle à ses idéaux fondateurs de démocratie, de pluralisme et de liberté. Notre responsabilité est de nous y préparer.

Considérez-vous que les succès de Netanyahou sont dus à une faiblesse du camp démocrate que vous incarnez au cours des dernières années ? En d’autres termes, ces succès sont-ils le résultat d’une faible offre politique ou d’une forte demande de la part de la population ? 

Le succès de Benjamin Netanyahou repose en grande partie sur une stratégie populiste et démagogique, mais il serait réducteur de l’expliquer uniquement par cela. Il a su comprendre et exploiter avec efficacité les dynamiques des nouveaux médias, de la communication et du récit — en particulier les réseaux sociaux — pour façonner l’agenda public et consolider son pouvoir.

Cependant, son ascension s’explique aussi par un facteur souvent négligé : l’échec prolongé de l’opposition à proposer une alternative crédible, cohérente et mobilisatrice. Trop souvent, la réponse a été l’imitation — chercher à reproduire les codes de la droite, à lisser notre discours ou à masquer notre véritable identité politique.

Je rejette fermement cette logique. L’idée selon laquelle, face au succès de la droite, il faudrait s’aligner ou dissimuler nos convictions est non seulement erronée, mais profondément contre-productive. C’est une erreur stratégique majeure.

Le moment est venu de construire une alternative authentique. Et une alternative ne peut exister sans une idéologie clairement définie, assumée et portée avec conviction. Ce n’est qu’en affirmant notre vision — sociale, démocratique, libérale et progressiste — que nous pourrons prétendre à diriger la prochaine coalition en 2026. La clarté est une condition de notre victoire.

Il est impératif d’empêcher que des figures comme Smotrich et Ben-Gvir deviennent les porte-voix dominants de la politique israélienne.

Yaïr Golan

Ces dernières années, vous avez pris position à plusieurs reprises de manière très nette. L’une de vos déclarations avait été vivement critiquée en Israël : « Israël est en train de devenir un État paria, comme l’Afrique du Sud par le passé. » Pourriez-vous la replacer dans son contexte ? Comment rétablir la réputation du pays à l’échelle internationale — et vis-à-vis du droit international ? 

Si elle est difficile à entendre en Israël, elle paraît évidente depuis l’extérieur. 

Le jour où Israël sera gouverné par une véritable grande alliance démocrate et libérale et adoptera une politique raisonnable à la fois pour la région et la communauté internationale — notamment en soutenant une solution à deux États, en renforçant les acteurs modérés du Moyen-Orient, et en développant une approche sophistiquée mêlant suprématie militaire, diplomatie et coopération économique — alors, rétablir la réputation d’Israël sur la scène internationale cessera d’être un défi insurmontable.

Il est impératif d’empêcher que des figures comme Smotrich et Ben-Gvir deviennent les porte-voix dominants de la politique israélienne. Leur influence marque une dérive dangereuse, incompatible avec nos principes démocratiques.

Malgré les divisions apparentes, nous avons encore beaucoup en commun avec les forces démocratiques en Europe. Nous devons impérativement élever les forces démocrates et libérales de la société israélienne au même niveau d’influence que leurs homologues au sein de l’Union européenne.

Nous nous inscrivons dans une lutte plus générale contre cette vague de populisme et la destruction massive de la vie politique, sous l’influence de nouveaux médias devenus incontrôlables.

Comment envisagez-vous les relations avec les États-Unis, alors que les principes démocratiques que vous défendez sont également remis en cause par l’administration actuelle ? Certains soutiennent très fortement Israël, et plus précisément Benjamin Netanyahou. Il existe également des courants au sein du mouvement MAGA qui sont ostensiblement antisémites.

Nous devons adopter une approche bipartisane dans nos relations avec les États-Unis.

Israël ne peut se ranger ni derrière les Républicains, ni derrière les Démocrates. Notre devoir est de collaborer efficacement avec toute administration américaine en place, quel que soit son bord politique.

Je prends très au sérieux les intérêts américains dans la région, car le soutien des États-Unis demeure indispensable pour la sécurité et la stabilité d’Israël.

Il ne nous appartient donc pas de commenter ou de juger tel ou tel président — cette réserve vaut également pour nos relations avec les dirigeants européens. Notre rôle est de travailler avec tous les partenaires, tout en conservant une base solide, ancrée dans une idéologie libérale et démocratique.

C’est dans cet esprit que nous devons continuer à soutenir l’Ukraine. Avec nos alliés européens, nous refusons de légitimer la Russie, car il n’y a aucune raison que l’invasion brutale de l’Ukraine puisse produire des résultats positifs pour Moscou, ni pour la paix mondiale.

Ce qui était autrefois le Croissant fertile, c’est-à-dire l’Irak, la Syrie et le Liban, est aujourd’hui une faille instable — un Croissant chaotique.

Après le massacre de Sabra et Chatila, une commission d’enquête a été rapidement mise en place, présidée par Yitzhak Kahane, juge à la Cour suprême, afin de déterminer les responsabilités. Que préconisez-vous pour identifier les responsabilités politiques à Gaza après la guerre ?

Je peux vous assurer que dès notre retour au pouvoir, nous mettrons en place une commission d’enquête nationale renforcée pour identifier clairement les responsables de la plus grande défaite militaire de l’histoire d’Israël — le 7 octobre 2023. Ce moment tragique doit impérativement servir de leçon collective à notre nation. Il est essentiel de comprendre sans ambiguïté les causes profondes de cet échec monumental.

Mais j’aimerais aller plus loin. Car au-delà de l’aspect militaire, le 7 octobre révèle aussi les fractures internes de la société israélienne, non seulement des failles sécuritaires, mais aussi les dysfonctionnements et les faiblesses structurelles de notre démocratie. 

Affronter ces problèmes fondamentaux demandera du temps.

Parmi les aspects que nous devons régler immédiatement, le plus urgent est de ne pas permettre à une personne ayant des démêlés judiciaires de se présenter à nouveau au poste de Premier ministre.

C’est une condition minimale pour préserver l’intégrité de nos institutions et la confiance des citoyens. 

Par ailleurs, afin d’éviter la concentration excessive du pouvoir et de renforcer la vitalité démocratique, nous devrions réfléchir à limiter la réélection du Premier ministre au-delà de deux ou trois mandats.

L’histoire du Moyen-Orient est celle de la lutte permanente entre radicaux et modérés.

Yaïr Golan

Alors que la Syrie tient ce dimanche ses premières élections depuis la chute de Bachar el-Assad, comment imaginez-vous l’avenir des relations avec l’environnement régional direct d’Israël ? 

Ce qui était autrefois le Croissant fertile, c’est-à-dire l’Irak, la Syrie et le Liban, est aujourd’hui une faille instable — un Croissant chaotique.  

Bien sûr, les racines historiques de cette instabilité remontent à des décennies. On peut considérer que l’accord Sykes-Picot entre la France et le Royaume-Uni constitue l’une des origines historiques de l’instabilité actuelle au Moyen-Orient. Mais ce constat ne suffit pas à éclairer l’avenir. 

Pour avancer nous devons partir d’une stratégie : stabiliser des États fragiles, construire des nations à partir de sociétés fragmentées par des logiques tribales, et rassembler des communautés diverses — juifs, chrétiens, musulmans, sunnites, chiites, alaouites — autour d’un projet politique commun.

Ce travail de fond exige une implication européenne renforcée en faveur de la stabilité régionale. L’Europe ne peut rester en retrait, car les dynamiques à l’œuvre dans cette région ont un impact direct sur sa propre sécurité.

L’histoire du Moyen-Orient est celle de la lutte permanente entre radicaux et modérés. 

Nous devons œuvrer ensemble contre les radicaux et soutenir les modérés. C’est vrai pour Israël, pour le Liban, la Syrie, l’Irak et pour tout le reste de la région.