Initialement prévu en août, puis à la fin du mois de septembre, le scrutin a été reporté à ce dimanche 5 octobre. Le vote aura lieu dans 59 circonscriptions électorales, mais sera reporté dans trois provinces : Soueida, Hassaké et Raqqa, qui sont en partie sous le contrôle de forces locales, notamment kurdes ou druzes. Les autorités ont invoqué des raisons de sécurité pour justifier ce choix, qui concerne 19 députés.
Dans un pays avec des millions de déplacés ou de citoyens sans documents juridiques, le scrutin est à modalité indirecte, à travers ces comités locaux, et il n’y a pas de partis ou d’affiches électorales omniprésentes.
- L’assemblée du peuple syrien compte 210 sièges.
- Un tiers de ces sièges sera nommé directement par le président intérimaire Ahmed al-Charaa. Les autres seront élus via des comités locaux (entre 6 000 et 7 000 personnes) sous supervision de la commission électorale.
Il s’agit d’un test pour le nouveau président al-Charaa, alors que des critiques pointent du doigt un scrutin non représentatif et trop centralisé, qui ne garantit pas la participation des femmes – aucun quota n’a été fixé — ou des minorités religieuses et ethniques 1.
- La question est clef, d’autant que depuis l’arrivée au pouvoir d’al-Charaa en décembre, le pays a connu plusieurs épisodes de violence, notamment en mars, lorsque plusieurs centaines de personnes, dont des minorités alaouites et chrétiennes, ont été tuées par des combattants alliés au gouvernement de transition.
- Le cadre constitutionnel intérimaire reconnaît l’importance de la loi islamique et prévoit surtout une concentration de pouvoirs entre les mains du leadership islamiste ainsi qu’un faible équilibre entre pouvoir exécutif et législatif.
- Lors de la signature de la déclaration constitutionnelle par Al-Charaa en mars, l’administration autonome kurde, aux orientations fédéralistes, avait déclaré que le texte « contredit la réalité de la Syrie et sa diversité ».
Cette nouvelle assemblée, qui aura un mandat de 30 mois, sera chargée d’approuver des lois mettant un terme à l’ère Assad, tant sur le plan économique que diplomatique, mais aussi de préparer la prochaine élection, qui devrait se dérouler au suffrage direct.
Sources
- Syria to establish first post-Assad parliament amid political inclusivity concerns, Reuters, 3 octobre 2025.